ESCALES EN PRESSE ANCIENNE : LE TARN

Découvrez la vie politique et locale du territoire tarnais en explorant deux journaux emblématiques. Le Journal du Tarn, basé à Albi, préfecture du département, et L'Écho du Tarn, établi à Castres, sous-préfecture, vous guideront à travers les moments clés qui ont rythmé la vie des Tarnais.

Publié le 05/02/2024

Le Journal du Tarn (1835-1944)

est conservé aux Archives départementales du Tarn sous la cote FOPER 314
Ville siège du journal : Albi (rue de la Mairie) puis Gaillac, Albi, et Toulouse (imprimé à Albi, puis Toulouse, et Albi).

Dimanche 25 janvier 1835 : le premier numéro

Au moment de la parution du premier numéro, le 25 janvier 1835, le journal met en avant quelques-uns de ses principes fondateurs ; il se veut avant tout un journal de progrès :
« Le Tarn, avec ses nombreuses et actives manufactures, avec ses productions agricoles, si variées et si riches, n'a pas encore trouvé un organe qui s'occupât de son sol, et qui l'exploitât en quelque sorte moralement ; ses besoins comme ses progrès sont restés un secret entre ses habitans et ses autorités administratives, le reste de la France ne les connaît que peu ou point. Réparer cet oubli injurieux et mettre le département au rang qu'il est digne d'occuper, telle est la tâche que nous entreprenons ». 
Il ne négligera en rien les questions relatives à l’aide, à la création et au développement des industries agricoles, vignicoles et autres activités manufacturières. Sans oublier bien-sûr, dans un élan d’humanité, les questions politiques et morales « destinées à éclairer l’homme, à le rendre meilleur, à lui inspirer l'amour de ses semblables ». 

Ce sera donc faire œuvre de bon Citoyen que de créer dans le chef-lieu du Tarn, à Albi, un Journal politique, industriel et agricole. Jusqu'à présent le département du Tarn est resté étranger à cet immense travail de la presse qui va tous les jours se développant, à mesure que la liberté et la civilisation font de nouvelles conquêtes.

Samedi 8 août 1914 : Assassinat de M. Jaurès, député de Carmaux

Le tribun a été assassiné le 31 juillet 1914, à Paris, l’information n’est pas parvenue assez tôt pour paraître le samedi 1er août dans cet hebdomadaire. Ce n’est donc qu’une semaine après le drame que Le Journal du Tarn lui consacre trois colonnes, dans ses deuxièmes et troisièmes pages, la une étant bien évidemment occupée par l’entrée en guerre.

De plus, le journal républicain, qui a maintes fois brocardé le socialiste Jaurès, observe une prudente réserve qui se manifeste dès avant la narration des faits : « Nous ne voulons pas nous souvenir ici, en ce moment, du rôle politique joué par M. Jaurès. Il fut contre la cause de Dieu ; il parut trop souvent contre la cause de la France. N’insistons pas : devant un cadavre, il ne sied que de prier ». 

L’article est ensuite divisé en chapitres (Le drame – Le meurtrier – Les condoléances – Notes biographiques – Les obsèques), qui s’applique à relater des données et récits les plus objectifs possible. Du côté des réactions tarnaises, il souligne que « la Verrerie Ouvrière a chômé samedi en signe de deuil », et que la municipalité d’Albi « a donné immédiatement à la place du Manège le nom de place Jean-Jaurès » et offre à la famille Jaurès « de réserver dans le nouveau cimetière un square afin de pouvoir élever à Jean Jaurès, par souscription publique, un tombeau commémoratif ».

La notice biographique reconnaît à Jaurès son talent d’orateur du groupe socialiste : « Son éloquence vibrante, colorée, sonore – d’aucuns disaient un peu déclamatoire – était nettement populaire. Il était très écouté, même de ses adversaires, de ceux que choquaient ses opinions ». En somme, une belle oraison funèbre pour un opposant politique.

L’écho du Tarn, journal de Castres (1852-1944)

est conservé aux Archives départementales du Tarn sous la cote FOPER 202
Ville siège du journal : Castres (7 rue Tourcaudière).

Dimanche 9 mars 1930 : la crue de 1930 dans le secteur castrais

Un cataclysme sans précédent : les inondations éprouvent durement notre pays

Les inondations survenues du 1er au 4 mars 1930 dans plusieurs départements du sud-ouest de la France, dont le Tarn et notamment la ville de Castres, méritent bien la une de L’Echo du Tarn :

« Par suite des pluies torrentielles qui n’ont cessé de tomber durant les journées de samedi et dimanche, l’Agoût et ses affluents : Durenque et Thoré ont débordé de leur lit et occasionné des dégâts considérables […] 

A Castres, l’eau dépassant le pont Vieux de plus de deux mètres a fait des dégâts considérables […] (comme dans la) rue du Milieu où quelques maisons se sont écroulées […], rue d’Auque et rue Anne-Veaute où malheureusement nous avons à déplorer la mort de deux personnes […]

« Les communications entre la rive droite et la rive gauche étaient impossibles […]. C’est la désolation et la ruine pour beaucoup de gens, certains ayant dû se sauver dans le costume le plus sommaire, ayant dû tout abandonner à la fureur des flots. » […] « Les sinistrés sont logés dans les locaux vacants des casernes, leurs meubles, ceux du moins qui ont pu être sauvés sont garés au Petit Séminaire » […] « le maire (qui demande au conseil municipal l’octroi d’une subvention exceptionnelle de 30 000 francs pour faire face aux dégâts causés par ces intempéries) dit ensuite qu’il faudra beaucoup travailler pour le relèvement des ruines ».

Evacuations, sauvetages, des victimes, des maisons écroulées… En quatre jours, la catastrophe a, dans sa globalité, détruit des milliers de maisons et fait des centaines de morts. Ce dimanche 9 mars 1930 est décrété journée de deuil national, après que le président de la République, Gaston Doumergue, s’est rendu sur plusieurs lieux sinistrés, et notamment à Moissac (Tarn-et-Garonne), ville la plus touchée, où l’on dénombre 120 morts et pas moins de 1400 maisons détruites.

A retrouver dans GALLICA !

Ces deux titres sont disponibles dans Gallica, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France et de ses partenaires.

Vous pouvez y retrouver également 53 titres tarnais.
Ils ont été numérisés à partir des collections des archives départementales du Tarn et de la médiathèque du Grand Albigeois dans le cadre du plan régional du numérisation de la presse ancienne locale et régionale, porté par le Pôle associé régional Occitanie.