SAÏD MOHAMED

Biographie : Né prés des Alpes Mancelles à la fin des années cinquante d’un père berbère arrivé là poussé par la famine et chahuté par la grande histoire, lequel paternel était terrassier et alcoolique, et d’une mère tourangelle lavandière et asociale. Il démarre dans la vie sur les chapeaux de roue et passe une partie de son enfance et de son adolescence, dix ans en tout, dans les foyers de l’A.S.E., (ex DASS) où il prépare de sérieuses études de délinquant. Et on lui prédit un brillant destin pour Fleury Mérogis. Malgré un enseignement de qualité prodigué au quotidien, grâce à son peu d’entrain pour les études il rate son entrée dans une carrière prometteuse d’escroc à la petite semaine. Plus porté sur l’amour que sur la délinquance, pendant que le gendarme court après ses frères pour les mettre en prison, il court après la fille du gendarme pour la mettre dans son lit, et y réussi. C’est le plus grand exploit qu’il se connaisse. Il est bien incapable d’aligner un CV sans se tirer une balle dans le pied. Pour preuve : nomade dans l’âme, il multiplie les rencontres et expériences improbables : patron d’imprimerie caractériel, vieille sœur diabétique expatriée en Inde où il séjourne, guérilléros espagnol, pédophile erratique, infirmière sandiniste, artiste juncky belge à la dérive, peintre ex braqueur de banques, clochard érudit… Toute cette faune interlope va constituer son biotope littéraire. Il en fait sa source d’inspiration et son régal. Il mitonne toute cette jungle dans des faitouts avec une sauce pimentée et sert ce ragout d’engeance dans des récits picaresques qui n’ont jamais fait la fortune d’un éditeur. Il rate ses relations amoureuses successives et cumule les expériences affectives foireuses. Il est tour à tour, artisan et ouvrier imprimeur, voyageur, éditeur, chômeur, puis fini par se ranger des vélos et tenter de devenir sage. Il intègre l’école supérieure Estienne, comme étudiant attardé d’abord, profitant d’une période de chômage, et comme enseignant ensuite. Après un sévère infarctus, il quitte le métier d’enseignant avec pertes et fracas, quitte femme et enfants considérant qu’il ne lui reste plus assez de temps pour le dilapider et se lance dans l’aventure improbable d’écrivain et de peintre. Il devient gardien oisif d’un château et contemple les écureuils lui voler les noix du parc, et les sangliers piller son jardin. Il essaye de consacrer du temps à mettre de l’ordre dans ses manuscrits pour ne pas laisser une œuvre inexploitable quand il sera l’heure de tirer sa révérence. Bibliographie non exhaustive : Trémors, ed. Lunatique, 2024 (roman) Toutes ces mouettes qu’ont-elles à rire, éd. Les carnets du Dessert de Lune, 2019 (poésie). Jours de Liesse, éd. Les carnets du Dessert de Lune, 2015 (poésie). Monsieur Ernesto, éd. Lunatique, 2015 (roman). Un Toit d’étoile, éd. Odoata, 2014 (poésie). L’Éponge des mots, éd. Les carnets du Dessert de Lune, 2012 (poésie). Passage des indes, éd. Artisans Voyageurs, 2012 (roman). Ciel de lune, éd. L’Arganier, 2008 (roman). Souffles, éd. Les carnets du Dessert de Lune, 2006 (poésie). Putain d’étoile, éd. Paris Méditerranée, 2003 (roman). Le Soleil des fous, éd. Paris Méditerranée, 2001 (roman). La Honte sur nous, éd. EDDIF, 2000 (roman). Instants fragiles, éd. Le Maghreb Littéraire, 1999 (poésie). Point de fuite, éd. Propos de Campagne, 1998 (poésie). Un enfant de cœur, éd. EDDIF, 1997 (roman). Chaos, éd. Ecbolade, 1997 (poésie). Lettres mortes, éd. Poésimages, 1995 (poésie). Le Vin des crapauds, éd. Polder, 1995 (poésie). Femme d’eau, éd. Polder, 1990 (poésie). Délits de faciès, éd. Le Dé Bleu, 1989 (poésie). Mots d’absence, éd. Le Dé Bleu, 1987 (poésie). Crédits photographiques : DR.