GUYARD ALAIN
24 bis rue de la paix
30000
Nîmes
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Sciences humaines
Poésie, théâtre
Livre jeunesse
Littérature
Animations(s)
Lecture
Conférences
Biographie :
Philosophe forain, bonimenteur de métaphysique et décravateur de concepts, je fais dans la pensée comme un comice agricole fait dans le bestiau un jour de foire à l’andouille.
Né au Creusot, Saône et Loire, en 1966, de Pierrette et Roland. Enfance paisible auprès de ses aïeux. Le premier, unijambiste et forgeron lui donna les bases de la lecture dans des feuilles de chou anticléricales et libertaires. Le second, à qui les Allemands avaient fait cadeau d’un morceau d’obus à Verdun dans sa calotte crânienne, l’éduqua à la haine de la bêtise militarisée et emmédaillée. Ce fut le même qui, monté à Paris après la guerre de 14, ouvrit un bistro qui devint la cantine de toute la bande autour de la feuille anarchisante du Crapouillot. De là, sans doute, un amour pour la langue verte, la caricature et tout ce qui pisse à la raie de la bienséance.
Puis, études de philosophie lors d’une période douteuse sur laquelle il faut mieux faire l’impasse si l’on postule aux concours de la gendarmerie nationale. Dix, douze ans à tourner en fac et conversion à la philosophie. Rencontre avec l’Hermétisme et la pensée magique. Recherches sur l’imaginaire. Enfin, décision de ne jamais travailler de sa vie.
S’enfuit avec sa bourse du CNRS avant de soutenir sa thèse sur l’Alchimie — manière rapide de faire de l’or.
Depuis, vit en petite Camargue où il s’est égaré entre le dilettante et la dynamite. Parmi ses animations, les leçons de philosophie de foraine.
Bibliographie non exhaustive :
Natchave, éd. Dilettante, 2018 (essai).
La soudure, éd. Le dilettante, 2015 (roman).
La Fleur au fusil : chroniques de la guerre de 14-18, éd. Camino Verde, 2014 (théâtre).
33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons, éd. Le Dilettante, 2013 (document).
La zonzon, éd. Le dilettante, 2011 (roman). Prix Georges Brassens 2011.
Sacco et Vanzetti, éd. Libertaires, 2009 (théâtre).
La Nomédie n’existe pas, collectif, éd. L’Atalante, 2008 (nouvelles SF).
Putys & Clitoras. Tragédie en sandales, éd. De mon Q, 2008 (théâtre).
Je ne sais pas peindre !, coauteur C. Astor, photographies Jean-Marie Bénézet, éd. Artopi, 2007 (document).
Le projet Salomon, éd. Dervy, 2006 (essai politique).
La Franc-maçonnerie Noire, éd. Dervy, 2006 (société).
Visas pour le Gard : Un siècle, un département, direction Serge Velay, éd. Le Diable Vauvert, 2006 (collectif).
La fin de la Franc-Maçonnerie, éd. Edimaf (éditions maçonniques de France), 2003 (société).
L’Erreur Fasciste, sous le pseudonyme de A.-K Königstein, éd. Les Gouttelettes de Rosée, 1996.
Discours du sous-commandant Marcos à son disciple sur les barricades, éd. Les Gouttelettes de Rosée, 1996.
Extrait :
— Kerouak je l’encule.
— Pardon ?
— Ton Kerouak, c’est rien que des enculeries pinailleuses pour des esthètes d’autoroutes. Toi et lui je vous emmerde.
Le philosophe de service à qui je venais de balancer ça, un glandu vautré au fond du sofa, chercha à se redresser au milieu des poufs à frange et des soieries indiennes. Ça faisait vingt minutes qu’il me mettait à ressaut avec ses tartignolles enfilades de sagesse orientale. Mais toujours la philosophie du lâcher-prise me crispe. On veut me remettre debout après un léger passage à vide ? On n’a qu’à me susurrer à l’oreille « Ramakrishna », « Rinpotché », ou alors « cerisier en fleurs » : d’un coup, j’ai les veines du cou qui saillent, les mâchoires qui crissent et il me prend des amitiés pour la police chinoise au Tibet. Alors l’autre enflé, là, tellement il avait péroré sur le road-trip comme expérience bouddhique de la dissolution de l’égo que j’avais qu’une envie, moi, c’était de le dissoudre tout complètement, lui, son Kerouak, et toutes ses merderies sur le voyage-sans-autre-but-que-le-voyage et son consentir-à-l’univers. Pour le vaporiser dans le cosmos, mais alors d’une façon tout ce qu’il y a de bouddhique, il me prenait des enthousiasmes incroyables. J’allais lui dissoudre l’égo quelque chose de pépère, à cet endauffé, le diluer comme un sucre dans une absinthe. Et pendant que cette merde laiteuse déglutissait et s’interrogeait sur la cause de ma brutale saillie contre Kerouak, je sentais monter en moi le délicieux et noir bouillon de la colère...
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