Jean-Marc Barrier en lecture
Poèmes de Jean-Marc Barrier
lus dans le film poèmes croates en français et en croate
traduction Matea Krpina
aube lustrale
: aube lustrale
je nage
dans une eau de soie lourde
plus de jour sans prénom
la seule migration des yeux
et ce qui viendra
: une sente
au milieu des herbes torréfiées
le soleil guttural
et si la pluie s’efface
j’irai pleurer dans la mer
: sel et sel
les bras en croix
la terre tournera dans mon dos
moi
provisoire
noyé
de ciel
pročišćujuća zora
pročišćujuća zora
plivam
u vodi teške svile
nema više dana bez imena
samo migracija očiju
i ono što će doći
: staza
usred sprženih trava
sunce guturalno
i ako se kiša izbriše
u moru plakat ću
: sol i sol
prekriženih ruku
okretat će se zemlja meni iza leđa
ja
privrem
potopljen
nebom
gravite
je tourne avec la Terre
sur ces lignes loin de l’horizon
: le ciel passe dessous
la montagne se creuse
tout pivote et gravite
dans ce poème à plusieurs inconnues
où va mon jour ?
tout change
tout en mouvances étranges
le réel bouge l’atlas voyage
je perds le sud je perds le nord
: quel sera le mot dernier ?
à l’heure bleue des signes
dans cette esquisse d’équilibre
où le corps glisse selon ses axes
dans mes propres latitudes
: je nourris le vide
les parcs la nuit sont emplis
de la nudité des statues
– mon socle s’absente
je marche parfois je danse
j’écris corps de fable
dans le jardin courbe du temps
et des feuilles
gravitira
okrećem se sa Zemljom
po ovim linijama daleko od obzora
: nebo prolazi ispod
planina se udubljuje
sve vrti se i gravitira u
ovoj pjesmi s više nepoznanica
kamo ide moj dan?
sve se mijenja
sve u kretanja strana
zbilja se giba atlas putuje
gubim jug gubim sjever
: koja riječ bit će posljednja?
navečer u modro vrijeme znakova
u ovoj skici ravnoteže
gdje tijelo klizi sukladno svojim osima
u vlastitom podneblju
: hranim prazninu
: noću parkovi su puni
nagosti kipova
postolje mi izbiva
hodam katkad plešem
pišem tijelo basne
zakrivljenu vrtu vremena
i listova
la tombée
même si le soleil passe par-dessus ton épaule
la tombée du jour se grave en toi
l’eau qui chute fait ce bruit quelquefois
il faut sortir les pierres
refaire le geste avec les mains
et à chaque pas une échelle
tu te souviens des falaises
de ce parc étrange dans la nuit adriatique
où tu comptais les lucioles
et la pierre est dans l’arbre
une flèche au milieu
na izmaku
iako sunce prolazi ti preko ramena
dan na izmaku urezuje se u tebi
katkada voda što pada stvara taj zvuk
kamenje izvaditi treba
ponoviti kretnju rukama
i na svakom koraku ljestve sjećaš se stijena
onog čudnog parka u jadranskoj noći
gdje si krijesnice brojio
ali kamen je u stablu
strijela u sredini
Biographie de Jean-Marc Barrier
Jean-Marc Barrier à 66 ans, il vit dans les montagnes de l’Hérault, où il se consacre à l’écriture, au dessin et à la photographie. Il anime un atelier d’écriture mensuel, "La table d’écriture à Caux" (Hérault). Il co-anime une émission mensuelle "Les Arpenteurs poétiques" sur Radio Pays d’Hérault. Récemment a été publié son recueil Virga, poèmes et encres, aux éditions des Cent Regards à Montpellier. Certains de ses poèmes ont été traduits et édités en italien, en croate et en russe.
Écriture, dessin, peinture, photographie
Depuis quelques années, Jean-Marc Barrier se consacre à l’écriture de poèmes, à la peinture et au dessin (grandes encres). Il aime faire des livres d’artistes avec d’autres auteurs ou artistes. Il a récemment illustré le recueil de poèmes de Jane Hirshfield édité par les éditions Phloème (Come, Thief | Viens, voleur).
Jean-Marc Barrier aime le voyage, la marche, les grands espaces naturels. Il écrit actuellement sur ses photographies de voyage à pied, pour un projet nommé "Ailleurs debout".
à lire aussi
Parution récente
Ailleurs debout, textes et photographies de Jean-Marc Barrier, éd. Phloème, 2019 (poésie).