PRISE DE POSITION

Pour la deuxième fois, je vais avoir la chance de donner une lecture pendant le Festival Off d’Avignon, à l’invitation de la Maison de la poésie, le Figuier Pourpre. J’ai voulu passer un nouveau cap. Ainsi, j’ai proposé à Jaëlle de mettre en scène cette lecture. Jaëlle a 17 ans, elle prépare son baccalauréat option théâtre au Lycée Germaine Tillon de Castelnaudary. Très vite, elle s’est rendu compte que la mise en scène l’attirait particulièrement.

Le point de vue de la metteuse en scène

Dans mes choix de mise en scène, j’ai d’abord voulu représenter l’univers qu’Éric a créé dans ses poèmes sans même qu’il s’en rendre compte. Lors de ma première lecture de son recueil Prise de position, j’ai découvert un univers très sombre et singulier qui parvient à dériver vers la lumière sans forcément le vouloir, un monde paradoxal, abstrait et symbolique. Il reste important de noter qu’Éric et moi nous nous connaissons, j’ai grandi sous le même toit que lui, je connais donc sa routine quotidienne, ses passions, mais aussi ses traits de caractère. J’ai donc aussi cherché à présenter Éric sous un angle que je suis presque seule à connaître.

Dans Prise de position, dont une sélection de textes compose le spectacle est conçu comme une dynamique musicale, la poésie ne défend pas des idées même si elle en exprime, la lecture est conçue dans cette progression, qui nous mène d’une angoisse existentielle qui après une détonation (j’oserai dire sourde, car symbolique) aborde le sentiment amoureux comme révélateur de l’être, de l’être en phase ou du moins qui s’approprie une envie de vie, envie de vivre.

On n’écrit pas de poèmes en mentant, et encore moins, on donne une lecture en mentant, si la non-quiétude, que l’on appelait mélancolie au XIXe siècle, colle parfois à l’être jusqu’à l’empêcher dans ses fonctions vitales, si donc cette sensibilité dessert l’individu elle est aussi le moyen de créer de développer un sentiment amoureux vrai et profond, qui conduit, peut conduire vers un certain équilibre, une nouvelle naissance.

Ainsi, on pourrait aborder chacun de nos jours, comme une nouvelle naissance, nouvelle possibilité, nouvelle vie.

Bien entendu, le paysage quotidien, l’habitude sont rudoyés. Tout être accouche de lui-même, ‘Prise de position’ s’inscrit dans cette donnée, et propose le regard croisé de deux personnes qui travaillent d’un même élan, un élan vital.