La femme du diable
Août 1914. Alors que l'armée allemande envahit la Belgique pour attaquer la France, Marianne Cancelier rallie Bruxelles afin de servir comme infirmière. Journaliste et féministe, militante révolutionnaire, meneuse de grèves en France et à travers l'Europe, elle combat depuis sa jeunesse les revers du capitalisme et l'injustice sociale. Et elle connaît bien la cité belge pour y avoir vécu lorsqu'elle écrivait pour La Petite République, le quotidien des socialistes. C'est dans cette ville où affluent les blessés qu'elle apprend le décès de Clément Broussoux, l'homme de sa vie. Revenue à Paris pour organiser les obsèques et disperser les affaires de Clément, Marianne doit rapidement prendre une décision à l'approche des Allemands. Elle décide de se replier en Aveyron, dans le domaine où son père et son grand-père, adeptes des idées de Charles Fourier, ont en leur temps rêvé de créer un phalanstère. C'est là qu'un journaliste, Vincent Chaumes, va l'interroger sur sa vie hors du commun et l'étonnante trajectoire de sa famille, de bourgeoise devenue révolutionnaire.
Dans ce passionnant roman inspiré de la vie d'Antoinette Durand de Gros, la Citoyenne Sorgue, qui fait revivre le tout début de la Grande Guerre, entre la détresse des familles et des blessés et les premiers actes des profiteurs de guerre, Daniel Crozes livre le portrait d'une femme hors du commun qui fut réputée « la plus dangereuse d'Europe ».