ESCALES EN PRESSE ANCIENNE : LA HAUTE-GARONNE
A Toulouse, l’ordonnance d’Alger du 22 juin 1944, a entraîné la suspension de 67 titres suspectés de collaborationnisme. Cette interdiction de publication s’est accompagnée des réquisitions des locaux et matériels qui ont ainsi favorisé l’émergence d’une presse nouvelle.
Focus sur la presse toulousaine à la libération
Toulouse est libérée entre le 19 et le 21 août 1944.
Dans les semaines qui suivent, le Commissaire général à l’Information en accord avec le Comité de Libération de la Haute-Garonne autorise la publication de 7 quotidiens (La République, Le Patriote, La Voix du midi, Vaincre, L’Espoir, La Liberté, La Victoire) et de 14 hebdomadaires politiques, religieux ou professionnels. Aucun de ces titres ne paraissait avant guerre. Cette presse veut représenter l’éventail des opinions politiques pour construire une nouvelle société, tout en portant unanimement l’héritage de la Résistance. Contraintes par la pénurie de papier, les publications comptent peu de pages, dans un format souvent petit.
Ces journaux ont eu une durée de vie assez courte liée au manque d’expérience des nouveaux patrons de presse. Avant tout portés par un idéalisme, ils ne résisterons pas aux contingences matérielles liées à l’édition d’un journal. A l’orée des années 50, ces titres ont quasiment tous disparu (le dernier quotidien issu de la presse de la Libération, Le Patriote du sud-ouest cesse en 1956).
Voici 3 exemples à découvrir ci-dessous :
La République du Sud ouest
(1944-1950)
Organe du M.L.N. (Mouvement de libération national, ex-MUR Mouvements unis de la Résistance), ce quotidien est le premier à paraître dès le 21 août 1944. Dirigé par Pierre Degon dit Bouconne, il compte parmi ses éditorialistes Pierre Orsini et Pierre Stéfani. Il prône l'union des partis de gauche dans le respect de l’héritage de la Résistance. Installé dans les locaux réquisitionnés de La Dépêche rue Bayard, le titre cesse de paraître le 10 novembre 1950.
Liberté soir
(1944-1948)
Ce titre paraît dès le 23 août 1944 dirigé par Paul Descours et Gilbert Zaksas. Il est le porte-voix des socialistes révolutionnaires du mouvement local de résistance Libérer Fédérer. Il est hébergé dans les locaux de La Garonne, interdit par l’Ordonnance d’Alger. Il cesse de paraître le 30 avril 1948.
La Victoire
(1944-1949)
Il est le dernier quotidien à paraître sur cette courte période à partir du 13 septembre 1944 suite à des difficultés pour trouver une imprimerie. De tendance démocrate chrétienne il est co-dirigé par Charles d’Aragon et Pierre Dumas, l’un des pionniers du mouvement Combat dans la région. Il devient l’organe officiel du MRP à partir du 1er novembre 1944. Il s’arrête le 16 avril 1949.
Parallèlement, La Dépêche retrouve sa place dans le paysage médiatique toulousain et régional. Interdit en 1944, c'est sous la forme d'un nouveau journal qu'il est relancé en octobre 1945 sous le nom de La Démocratie au terme d’une bataille judiciaire. A partir de novembre 1947, il prend le titre de Dépêche du Midi et suit une ligne politique radicale et anticommuniste.
A retrouver dans GALLICA !
Ces trois quotidiens (et bientôt quatre, avec la Démocratie courant 2024 !) sont disponibles dans Gallica, bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France et de ses partenaires, et dans Rosalis, bibliothèque numérique patrimoniale de Toulouse.
Vous pouvez y retrouver également les autres titres numérisés de Haute-Garonne.
Ils ont été numérisés à partir des collections de la Bibliothèque municipale de Toulouse et des archives départementales de la Haute-Garonne, dans le cadre du plan régional du numérisation de la presse ancienne locale et régionale, porté par le Pôle associé régional Occitanie.