Les vendredis de l'édition : Rot-Bo-Krik
Onze médiathèques départementales d'Occitanie s'associent pour vous faire découvrir les éditeurs indépendants de la région, un vendredi par mois, de 11h à 12h, en visioconférence.
"Ròt-Bò-Krik est une maison d’édition petite, indépendante, polyphonique, joyeuse et baroque. Elle est née à Sète à l'été 2021. [...] Ròt-Bò-Krik publie des livres de forme modeste et de format facile, pas chers, pour mettre en circulation des textes, fictionnels ou non, qui jouent les passeurs entre utopies d’hier et de demain. Elle entend propager des ouvrages improbables, méconnus, saillants, inflammatoires, cosmopolites, énervés, prolifiques, bariolés, coupants. [...]"
Quelques questions pour Rot-Bo-Krik
Pourquoi êtes-vous devenus éditrices et éditeurs?
Nous sommes devenu·es éditrices et éditeurs après diverses expériences dans d’autres structures d’édition, qui nous ont donné le désir de créer notre propre outil de production intellectuelle. Notre travail est d’abord le fruit d’un dialogue continu entre nous autour des problématiques et des engagements qui nous fédèrent.
Mais nous ne travaillons pas seul·es, nous cherchons à nous inscrire en solidarité avec d’autres maisons d’éditions indépendantes dont nous nous sentons proches, notamment celles qui travaillent avec notre diffuseur, Hobo. Nous ne faisons pas toutes notre métier de la même manière ni autour des mêmes thématiques, mais partageons une idée : les livres aident lectrices et lecteurs à comprendre le monde qui les entoure et leur permettent, in fine, de le changer.
Le livre que vous avez édité et qui a (tout) changé pour vous ou qui a fait la différence ?
Cette question est un peu difficile car chaque livre publié par Rot-Bo-Krik est important pour nous et ce sont les lectrices et les lecteurs qui ont leurs préférences.
Mais peut-être que celui qui a eu le plus de conséquences pour notre maison d’édition est celui d’Ariella Aïsha Azoulay, La Résistance des bijoux. Ce livre a touché un public vaste et, lors des rencontres organisées avec l’autrice, a suscité des échanges souvent passionnants et émotionnellement forts.
Le message que vous souhaitez faire passer / défendre ?
Nous travaillons essentiellement autour des questions coloniales, car il nous semble qu’elles sont au cœur de notre monde et de notre temps. Nous construisons notre catalogue par le décentrement. Nous partons du principe que ce que l’on considère habituellement en Occident comme des "marges" géopolitiques ou culturelles sont aussi des centres, au contact desquels nos perceptions et nos conceptions changent.
Nous souhaitons participer au débat public en faisant circuler ou en remettant en circulation des textes importants, par la traduction ou par la commande. Nous voulons aussi défendre la puissance de la littérature pour parler du monde.
Enfin, nous voulons que nos textes passent de main en main et soient accessibles à toutes et tous. Pour cela, il est fondamental pour nous de produire des livres abordables, du point de vue du contenu, de la forme mais aussi du prix.
Votre actualité
Nous venons de publier D’un seul sang de Pauline Hopkins, un roman africain-américain d’anticipation écrit en 1903, jamais traduit en français jusqu’ici. Dans la même livraison éditoriale, nous avons fait paraître Le sentiment de l’Inde, un dialogue entre deux figures intellectuelles majeures de l’Inde contemporaine, Gayatri Chakravorty Spivak et Romila Thapar, qui reviennent sur les rapports qu’elles entretiennent avec l’histoire de la construction de leur pays.
Au printemps prochain, nous publierons un livre sur la vie et les engagements politiques en Guinée de deux figures centrales du panafricanisme moderne, la chanteuse Miriam Makeba et le militant Stokely Carmichael. Aux côtés de cet ouvrage, nous publierons pour la première fois en français un recueil de nouvelles du fantastique écrivain bangladais Manzu Islam.
RETROUVEZ LES FONDEURS DE BRIQUES EN VISIO LE 6 DECEMBRE À 11H.
LES INSCRIPTIONS SONT ICI !