Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Sciences humaines
Littérature
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
L’investigation est dans mon travail de création un préalable à l’écriture. Parce que le réel m’obsède, j’ai besoin d’aller sur le terrain, de m’immerger physiquement et émotionnellement dans mon sujet, parfois trop. Mes personnages s’inspirent de mes rencontres, ils occupent les lieux qu’ils habitent réellement pour certains et métaphoriquement, pour d’autres ; ils me construisent autant que je les construis. L’intime et le politique sont partout mêlés dans mon travail. L’histoire immédiate est percutée par l’Histoire en train de se faire. Confrontée au trop-plein de réel que j’emmagasine, mon écriture se teinte de lyrisme, de fantastique. En floutant le réel du côté de l’onirisme, j’ouvre un espace à l’imaginaire.
Crédits Photographiques : Ambre Pousson
Bibliographie non exhaustive :
L’Architecture, métaphore du pouvoir (grand entretien avec Jean-Louis Cohen). Suivi de Un Adieu à la colline (épilogue), éd. Zulma, 2024 (essai). L’échelle de coupée (titre provisoire), roman portuaire en cours, Aide à l’écriture du CNL 2023. Babylift, éd. Emmanuelle Collas, 2021 (roman). Bourse de création Occitanie Livre & Lecture 2019 pour cet ouvrage. Ceci est mon corps, revue Apulée, éd. Zulma, 2020 (revue). Mappa Mundi, Petite géographie romanesque, épique et fraternelle, éd. Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée, 2019. Via Luminosa, Apulée, éd. Zulma, 2019. À la droite du père, éd. Emmanuelle Collas, 2018 (roman). Sélection du Renaudot 2018 et finaliste du prix Senghor. Un jour, un amoureux pleurait les mains sur la figure, revue Apulée, éd. Zulma, 2017 (nouvelle). Je veux mourir à mon nom, revue Apulée, éd. Zulma, 2016 (poésie narrative). D’Amour & de Vin. Petit guide fantasmatique, romanesque, immoral et sensuel du goût du vin et de la peau des femmes, avec Vincent Pousson, éd. La Presqu’île, 2001 (nouvelles). Le suicide, éd. Les Essentiels Milan, 1995 (document).
Extrait inédit :
Les linges sur lesquels l’enfant était couchée respiraient la naphtaline. Sans doute Nona et Décima les avaient-elles tirés du fond de quelque armoire où sommeillait leur dot. Le blanc était un peu passé, on voyait dans les plis la trace indélébile de l’oubli. Sur ce fond bistre plutôt qu’immaculé, donc, reposait l’enfant métis. Elle appelait à présent, d’une voix ténue mais qui à l’évidence articulait des sons. Un murmure de frayeur parcouru l’assistance. Le poupon n’avait pas seulement une charmante frimousse et des membres plaisants à contempler, voire à pétrir, tellement ces bras et ces jambes potelés suggéraient la caresse. Une urgence frayait dans ce corps qu’on avait pris un peu vite pour celui d’une poupée. Nos tout-petits sont parfois difficiles à comprendre, mais ce sont les nôtres, nos ventres et nos seins en sont marqués, se disaient les femmes en hochant gravement la tête, tandis que cette petite, sous son voile de princesse, la comprendrons-nous jamais ? Le réel est têtu. N’y avait-il pas quelque folie à vouloir qu’une étrangère s’insère dans l’écheveau de ce qui nous tient ensemble, nous autres ? La barrière de la race, celle de la langue, à quoi s’ajoute le grand mystère de la naissance, comment les dépasser ?
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