BASTIDE JEANNE
janine.bastide [at] club-internet.fr
34530
Montagnac
Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Poésie, théâtre
Littérature
Arts
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Conférences
Biographie :
Méditerranéenne, Jeanne Bastide est née à Montpellier, « … dans les faubourgs. Pas le Montpellier de la ville - celui de la campagne. Un berceau de pierre dans un écrin de vignes ».
Psychologue de formation, elle a été un temps enseignante avant de se consacrer à l’écriture - la sienne - celle des autres.
Après des études littéraires à Aix-en-Provence, elle devient animatrice d’ateliers d’écriture. Elle propose l’écriture dans des structures institutionnelles, des associations, des librairies ou des médiathèques… depuis plus de quinze ans.
Bibliographie non exhaustive :
Ciels, éd. henry, 2018 (poésie).
Quand les vignes crient leur solitude, éd. Domens, 2018 (poésie).
La nuit déborde, éd. L’Amourier, 2017 (roman).
Le jour se déplie, éd. Domens, 2016 (poésie).
La fenêtre du vent, éd. L’Amourier, 2013 (roman).
Un silence ordinaire, éd. L’Amourier, 2009 (roman).
Le ciel n’a pas de peau, encres de Jean Million, éd. des Cahiers du museur, 2008 (livre d’artiste).
Un silence très clair, encre originale de Jean Million, éd. Cent regards, 2007 (livre d’artiste).
Intimité de la lumière, coauteur Yves piquet, éd. Double cloche, 2007 (livre d’artiste).
Lucarnes, éd. L’Amourier, 2006 (roman).
Extrait :
D’elle à toi
Tous les matins – Debout - la vieille prie
C’est ce que tu voies
Elle prie à une fenêtre que tu ne voies pas
Elle prie, le front plissé – les yeux fermés - les mains cousues
Elle prie, tu crois qu’elle prie –
Les jours se répètent et elle prie
Tous les matins à sa fenêtre une vieille femme prie.
Puis il y a eu le jour de l’escalier.
La grand-mère n’était pas là.
L’escalier, tu le vois comme une échelle de pierre – abrupte. Sombre et droit.
Du palier du haut c’est un gouffre. Sauf quand la porte de bois s’ouvre sur la rue et que se profile la silhouette attendue. Tu voudrais alors enjamber les quinze marches pour te retrouver dans les bras accueillants.
Le vertige te prend et le mystère de la distance – de la démarcation.
C’est peut-être là, que pour la première fois t’es venu cette sensation de limite personnelle – de peau comme frontière.
Quand les bras attendus n’enserrent que le vide de ta substance.
L’espace t’a rendue distincte, séparée. Tu aurais pu être là et ne subsiste que ton désir d’y être. En rupture avec ta continuité.
De ce fossé, tu n’as pas pris conscience aussitôt. Tu rêves encore debout de tous ces autres qui sont autres. Ce n’était pas perte, mais découverte. De cette singularité un petit pincement au cœur toutefois – comme un vertige de solitude. Déjà.
Le paysage a un autre visage. Le ciel n’est plus collé à la terre.
Et toi, tout l’espace à parcourir. Toujours.
Tous les matins et chaque soir le silence recouvre ses mains. C’est ainsi encore maintenant.
Elle cherche au fond de sa robe un souffle – La mémoire du vent.
Chaque nuit, la mort vient s’allonger dans son dos, au creux de ses omoplates
Et le matin venu, la peau ne la recouvre plus.
C’était hier.
Elle prie encore