Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Sciences humaines
Littérature
Enseignement
Culture régionale
Biographie :
Nicole Bouyala est une figure politique incontournable en Languedoc-Roussillon. Cette femme volontaire et passionnée a consacré sa vie à la recherche d’une société plus juste. Proche collaboratrice de Georgina Dufoix au secrétariat à la famille, présidente du Centre d’information des femmes et des famille (CIDFF) pour le département du Gard, maire pendant 18 années consécutives du village de Saint-Quentin-la-Poterie, elle a su mettre son énergie au profit de grandes causes. Son parcours et sa détermination lui ont valu une réputation à la hauteur de ses engagements.
Décidant de ne pas se représenter pour un quatrième mandat municipal, Nicole Bouyala quitte la scène politique et part faire le point en « s’exilant » deux mois sur un cargo. De cette aventure insolite naîtra son premier ouvrage littéraire, Cargo solo, publié aux éditions Pimientos (prix Pierre-Loti 2009). Au cours de l’année 2007, elle décide de raconter l’histoire de la bataille victorieuse du Lycée d’Uzès dans les années 70. Le livre est publié aux éditions Champ social sous le titre Histoire d’Hier, Combat de Demain. Son intérêt pour l’écriture se poursuit par la parution chez Lucie éditions d’une nouvelle Crucita, la Femme cachée de Pierre Loti. Par ses ouvrages, elle nous invite à partager, non sans humour, quelques leçons de sa longue expérience. Fortement guidée par la recherche de plus de justice, elle nous livre un message d’espoir. Bien qu’ayant mis une certaine distance entre sa vie politique et sa « nouvelle vie », Nicole Bouyala garde un œil aiguisé sur l’actualité. Elle partage son expérience ainsi que sa vision des choses à travers l’écriture, les conférences et interviews. Elle semble symboliser, pour la jeune génération de femmes, un exemple de courage et de ténacité.
Bibliographie non exhaustive :
Crucita : la femme cachée de Pierre Loti, éd. Lucie édition, 2011 (nouvelles et contes).
Histoire d’hier, combat de demain : lycée d’Uzès, 1974-1980, éd. Champ social, 2009 (philosophie).
Cargo solo, éd. Pimientos /Lettres du Languedoc, prix PIerre6loti 2009 (récit).
Extrait :
Antoinette à la recherche du temps perdu...
Il y eut ce froissement de tôles, ce bruit infernal du moteur qui s’emballe puis brusquement s’arrête dans un dernier sursaut, le temps du drame était là : elle est sauve, le corps meurtri, l’esprit lucide. Elle découvre à ses côtés avec horreur le corps brisé, disloqué, inerte, de celui qui, un instant auparavant, frôlait tendrement sa main, et qui, maintenant, gît, la tête écrasée contre la vitre ensanglantée de la voiture. Le temps brusquement se dérobe pour ne laisser place qu’au vide, au rien. Le temps n’existe plus, Antoinette prend conscience avec effroi qu’elle demeure seule face à leur passé commun. Solitaire, blessée, anéantie, elle va s’engager, désormais, sur ce chemin qui ne mène à rien, ce chemin qu’elle se sent incapable de contourner : la recherche du temps perdu.
Elle s’y plonge avec une frénésie qui l’engloutit et comme elle a toujours aimé jouer avec les mots, elle se met pour passer le temps à conjuguer ce temps à tous les temps qui lui viennent à l’esprit
Étrange quête, totalement stérile elle en prend vite conscience, mais elle ne trouve d’autres remèdes à son désarroi que cette inutile recherche des souvenirs pour lui permettre de résister à ce temps. Il n’existe plus pour elle, elle le sait : son temps celui de la jeunesse, de l’amour, du bonheur est définitivement révolu. Mais comme elle n’en veut pas d’autre, elle fait comme s’il n’existait plus, ne cessant de dire « pour moi le temps n’a plus de temps » tout en revenant au temps d’avant et s’y replongeant dans un délire morbide.
Le temps du deuil ne se fait pas, étrange expression qui signifierait qu’il y a un temps pour tout, et qu’il a une durée. Or le temps, si l’on prend la définition du dictionnaire : « est un milieu indéfini et homogène dans lequel se situent les êtres et les choses et qui est caractérisé par sa double nature, à la fois continuité et succession ».
Comment s’y retrouver ? Il y eut la sirène des secours, la prise en main du corps de son autre elle-même par des pompiers efficaces et indifférents : en un rien de temps ils s’en saisirent l’enfermèrent dans une sorte de sac plastique via la morgue de l’hôpital le plus proche.
Elle, immobile et impuissante devant ce temps soudain suspendu.