Activité(s)
Ecrivain
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Sciences humaines
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Conférences
Biographie :
Martine Courtois a étudié à l’école normale supérieure Sèvres/Ulm. Elle est titulaire de l’agrégation de Lettres classiques et d’un doctorat de littérature comparée (Frontières du littéraire - arts plastiques, sciences sociales).
Elle a exercé en tant que maître de conférence en littérature comparée, puis professeur de littérature française contemporaine à l’université de Bourgogne, 1969-2007. Elle devient professeur émérite en 2007.
Elle a publié de nombreux articles sur la littérature française, les liens entre littérature et ethnologie/anthropologie, sur l’imaginaire de la nourriture, la représentation de la mort et des expositions d’arts plastiques.
Bibliographie non exhaustive :
Raymond Roussel. Histoires de familles, éd. Classiques Garnier, 2024 (biographie).
Dans la cuisine de l’ogre, éd. Corti, 2019 (anthologie précédée d’un essai).
Claude Bernard, Arthur de Bretagne, éd. du Poutan, 2013 (ouvrage universitaire).
L’imaginaire du feu. Approches bachelardiennes (dir.), éd. Jacques André, 2007 (ouvrage universitaire).
Soleils funestes (dir.), in Cahiers Figures, éd. Université de Bourgogne, centre Gaston Bachelard, 1995 (ouvrage universitaire).
Les mots de la mort, éd. Belin, 1991 (lexique).
Elie Faure, biographie illustrée, co-auteur Jean-Paul Morel, éd. Librairie Séguier, 1989 (biographie).
Elie Faure, édition critique (sept volumes), avec des dossiers critiques de Martine Chatelain-Courtois, éd. Gallimard, 1988-1992 (édition critique).
Les mots du vin et de l’ivresse, illustrations de Cabu, éd. Belin, 1984, rééd. sans illustrations, éd. Belin, 2008 (lexique).
L’imaginaire du vin, co-auteur Max Milner, éd. Jeanne Laffitte, 1983 (ouvrage universitaire).
Extrait :
L’interdit du regard
Disjecta membra poetae. Horace, Satires, I, 4 : membres épars du poète. — Furieuses qu’Orphée reste fidèle au souvenir de sa femme Eurydice, les Ménades en transe le déchiquètent. La littérature en fragments. La poésie comme dislocation.
Le dos d’Orphée. En bref : Orphée et Eurydice s’aiment ; Eurydice est piquée par un serpent, meurt ; Orphée descend la chercher aux Enfers, obtient la permission de remonter avec elle à condition qu’elle le suive et qu’il ne se retourne pas ; il se retourne, elle disparaît.
On a beaucoup raconté la douleur d’Orphée, l’envie folle de la voir, le moment de se retourner et ne voir plus que l’effacement.
Mais Eurydice, que veut-elle, que voit-elle ? Le dos d’Orphée.
Le dos de Dieu. En bref : Moïse demande à Yahvé de se laisser voir. Yahvé lui répond qu’aucun être humain ne peut voir sa face sans en mourir. Mais lui, Yahvé, mettra Moïse dans un creux du rocher, le couvrira de sa main, passera, ôtera sa main, et alors Moïse pourra le voir de dos.
Comme un livre dont on ne pourrait lire que les pages au verso des feuillets.
Le dos du livre. C’est mieux que le « livre » de l’Apocalyse (5, 1-10), qui est écrit en dedans et par derrière, à l’intérieur et sur le revers, mais fermé de sept sceaux, et que nul ne peut ouvrir ni regarder, ni au ciel, ni sur terre, ni sous la terre. Non pas que quelque chose soit écrit sur la quatrième de couverture, mais c’est une feuille, de papyrus peut-être, ou de peau, enroulée et scellée : en fait un volume, volumen, rouleau de manuscrit. Apocalypse signifie « dévoilement », Chouraqui traduit : « découvrement ». Seul l’Agneau qui a été égorgé pourra ouvrir le livre.
À suivre…
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