Activité(s)
Ecrivain
Genre(s)
Roman noir, polar
Poésie, théâtre
Littérature
Culture régionale
Animations(s)
Rencontres
Lecture
Biographie :
De formation scientifique, Gérald Gruhn tombe dans la marmite littéraire sur le tard. Installé en Lozère depuis 1995, il se consacre à l’écriture dramatique : "L’aiguilleur du Ciel" et "Mise à mots" (Art et Comédie) - "La Belle et la Bête", chapitre 1704 (L’Harmattan) - "Griotte ou une Histoire de Framboises" (ABS éditions) - "Auto-psy de petits crimes innocents" créé en Avignon et régulièrement à l’affiche dans les théâtres parisiens.
Gérald Gruhn travaille régulièrement à l’écriture de chansons avec plusieurs musiciens. Il a publié son premier roman en 2009 "Le Mystère d’Esperbeyre" chez L’Écir. Son théâtre est traduit en polonais et en roumain.
Bibliographie non exhaustive :
Dorine la salamandre, éd. TDO, 2014 (roman).
La grotte in "Grotte Chauvet, Pont d’Arc, 33000 ans, 33000 mots", collectif, Revue des deux mondes, 2011 (théâtre).
El nino azul in "Le Frère de Pérez", collectif, éd. Au diable vauvert, 2010 (nouvelle).
Torrero, pointure 36 in "Arequipa, Pérou, le 12 novembre 1934", collectif, éd. Au diable vauvert, 2009 (nouvelles).
Le mystère d’Esperbeyre, éd. de l’Ecir, 2009 (roman).
Mise à Mots, éd. Art et Comédie, 2009 (théâtre).
Chapitre 1704 : La Belle et la Bête : et si le malin frappait à votre porte, collectif, éd. L’Harmattan, 2008 (théâtre).
Noces de Cristal, éd. ABS, 2008 (théâtre).
Liaison téléphonique, collectif, éd. L’Agapante et Cie, 2008 (théâtre).
Auto-psy de petits crimes innocents, suivi de "Le plaisir de la marche", éd. ABS, 2007 (théâtre).
Le Plaisir de la Marche, éd. ABS, 2007 (théâtre).
Griotte ou Une histoire de framboises, éd. L’Harmattan, 2005 (théâtre).
L’aiguilleur du ciel, éd. Art et comédie, 2002 (théâtre).
Extrait :
Le cadeau des nuages aux oiseaux
Ciel limpide, lande à bruyère. Les digitales en clochettes mauves du mois d’Août bourdonneront d’abeilles. De loin, le sommet du Chapelat ressemblera à un amoncellement granitique et formera des formes, haut-de-forme posé sur le crâne d’un chapelain. Des pans inclinés. Des presque-géométries d’angles minéraux émoussés, chaotique construction du hasard cernée et frisée de végétation.
Confiant, tu te diras " ce n’est pas si loin " et pourtant...
D’abord, sur un quasi-plat, tu devras sauter sur les bombés de sphaignes qui flottent et aquatiquent. La boue-tourbe noire de cendre sentira la terre brûlée par le gel, vague ligne de flottaison incertaine à l’équilibre instable.
Ensuite, il te faudra franchir des bosquets ras de saules. Ils dédaleront en s’enchevêtrant de branches souples, jamais cassantes, comme un réseau tissé impossible à percer.
Puis tu buteras sur un rempart impénétrable hérissé d’armes sauvages. Sapins en rangs, océan de soldats au coude à coude. Il fera nuit sous ces arbres serrés aux branches basses entrelacés d’épées-épines.
Pour caresser le téton de pierre du Chapelat, tu traverseras encore une longue pente à découvert. Des blocs sous les mousses, des bouquets de myrtilles et d’airelles. De la taille de géants, ils s’offriront sous tes ponts mais dessineront aussi, à l’encre invisible, des pièges béants masqués sous la végétation rampante. On dit que ces gouffres s’ouvrent jusqu’au centre de la terre.
Les derniers granites s’offriront enfin à ton escalade rugueuse, garnis des cristaux de quartz gros comme des dents de chevaux fossilisés recouvertes de lichen bleuté.
Mais ne rêve pas trop, tu n’iras jamais jusque-là. Ce château d’aucun seigneur est un havre sacré de nulle part, île déserte au milieu des terres, hameau fantôme. C’est le cadeau des nuages, une terre qui n’appartient qu’aux oiseaux !
"Le Truc de Chapelat est un mont de Margeride, inconnu du tous, sauf de la carte IGN.
Situé aux confins nord de la Lozère et il marque la frontière de la Région Languedoc-Roussillon.
Ne vous inquiétez pas, la porte est bien gardée, aucun envahisseur du Nord ne passera par là !"
Gérald Gruhn, le 20 décembre 2009