RABIER CATHERINE

catherinerabier [at] sfr.fr
66000
Activité(s)
Traducteur
Ecrivain
Genre(s)
Littérature
Fantastique et SF
Langue(s)
Anglais
Biographie :
Catherine RABIER est née en Gironde, mais vit sur la Côte Vermeille. Elle a publié des nouvelles fantastiques et sensuelles dans plusieurs supports professionnels (éditions Blanche, Presses Pocket, Corps 9 éditions) ainsi que des textes courts de littérature générale (CCAS, Mare Nostrum). Parmi ses péchés de jeunesse, elle déclare un roman d’horreur d’humour noir au Fleuve Noir intitulé "Collioure Trap" (1989) et partiellement réédité dans "L’Appel de Collioure". Elle est également traductrice de l’écrivain anglais Brian Stableford ("La Muse égarée" chez Black Coat Press/Rivière Blanche, 2011) et spécialiste de l’écrivain Jean Forton auquel elle a consacré une thèse de doctorat, un site Internet et une postface parue au Dilettante ("La Cendre aux yeux").
Bibliographie non exhaustive :
Des hommes, un port, éd. Kindle, 2012 (nouvelle). L’Amant d’Orient, in "Rêves de femmes", éd. Blanche, 2009 (nouvelle). La Femme sauvage, éd. Pocket, 2009 (nouvelle). Le Bibliophile, in "Noir Roussillon", éd. Mare Nostrum, avril 2007 (nouvelle fantastique) . La Plage, in "CCASINFOS", n° 248/98, juillet-août 2004 (nouvelle). La Mort en rose, in "Contes et Récits Fantastiques", éd. BDP 66, 2001 (nouvelle fantastique). C’est pas Las Vegas !, coauteur F. Darnaudet, in "Lire en fête", éd.BDP 66, 2000 (nouvelle). L’appel de Collioure, coauteur François Darnaudet, éd. De l’Agly, 2000 (roman SF). Collioure trap, coauteur François Darnaudet, éd. Fleuve noir, 1989 (roman SF). Le Cinq d’épées, in "Nouvelles Noires", éd. Corps 9, 1989 (nouvelle fantastique). La Plante carnivore, in "Chats, femmes et autres machines cruelles", éd. Corps 9, 1986 (nouvelle fantastique).
En tant que traductrice :
Le testament d’Erich Zann, suivi de "La fille de Valdemar", de Brian Stableford, traduit de l’anglais (Grande-Bretagne), éd. les moutons électriques, 2019 (roman SF). La Muse égarée, de Brian M. Stableford, traduit de l’anglais, éd. Black Coat Press, 2011 (fantastique). L’Exposition secrète, in "Dimension Stableford", de Brian M. Stableford, traduit de l’anglais, éd. Black Coat Press, 2010 (nouvelles fantastiques).
Extrait :
Elle pensait qu’il y avait des gouttes de temps doré. Elle le pensait en regardant l’étendue argentée du Bassin à marée basse. Ses couleurs grises, verdâtres, bleu froid, avec le vent qui faisait battre les drisses des bateaux, c’était l’Atlantique en son et lumière. En parfum aussi, avec l’odeur tonique du varech.
– Moi, je suis un homme de la Méditerranée, déclara Francis assis à ses côtés sur le banc. Les couleurs d’ici me cassent le moral.
– Moi, je suis une fille d’Irlande, donc de l’Atlantique, pensait-elle. D’où mon incurable mélancolie.
L’homme à ses côtés était très brun, l’avait été, du moins. Un vrai physique de Méditerranéen, avec des ancêtres mythiques, descendants des Sarrasins pilleurs et envahisseurs.
Il aurait pu être Ulysse, mais pas Agamemnon. Il l’avait emmenée là-bas, au milieu des plantes odorantes sous le soleil, bruissantes d’insectes et de serpents en été. Là-bas, la mer était violette, parfois, comme chez Homère, mais elle n’avait pas d’odeur, sauf par gros temps. Par exemple, lorsqu’ils longeaient la passerelle, le long de la forteresse majorquine, après les houles de septembre, ils sentaient enfin l’eau salée. Mais elle avait toujours un léger remugle d’eau stagnante. Ce n’était pas l’odeur fraïche des algues de l’Océan.
– Comment vais-je lui dire ? se demandait-elle.
Il posa une main possessive sur son genou. Elle n’aimait pas la moiteur qui traversait alors le tissu jusqu’à sa peau. Elle ne reconnaissait plus le corps de son compagnon, elle l’avait oublié et elle se demandait ce qui la liait désormais à lui. Les fêtes de la chair étaient loin. Avec pour uniques voluptés des souvenirs douloureux d’amours inabouties, et toujours interdites, elle sombrait dans un désespoir calme et sans remède.
Un zonzonnement strident s’éleva sur leur gauche tandis que deux petits avions téléguidés se mirent à virevolter comme deux papillons blancs dans la lumière grise.
L’or du temps se volatilisa avec le retour des activités joyeuses des hommes. Le bonheur du père et de son fils qui maniaient leur télécommande, là-bas, était sans doute plus légitime que sa contemplation résignée du paysage.
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