Formaliser une charte d'action culturelle

La charte, dans un cadre de travail organisé, favorise la communication entre les différents acteurs. Cette procédure formelle tend à améliorer la qualité du travail et la collaboration en interne et, de ce fait, influence la qualité du service public vis-à-vis des usagers.

Qu'est-ce qu'une charte?

C'est un document qui décrit les orientations d’un établissement à moyen terme (trois à cinq ans en général), qui peut concerner plusieurs champ d’actions (politique documentaire, publics, accessibilité…)

La charte d’action culturelle retranscrit la politique d'action culturelle pratiquée par l'établissement afin de mettre en œuvre ses différentes actions. Elle implique de prioriser son action, en fonction des publics auxquels on souhaite s’adresser.

Elle est souvent rédigée en lien avec un CTL (Contrat Territoire Lecture) ou le PCSES (Projet culturel, scientifique, éducatif et social) de l'établissement.

Formaliser une charte d'action culturelle permet de :

identifier de quoi on parle pour avoir une bonne lisibilité du projet.
favoriser l'appropriation du projet par les agents.
développer le cadre argumentaire de ce qui est effectivement fait.

mettre en accord les objectifs avec les moyens.
évaluer.
défendre l'identité de l'établissement auprès de ses partenaires et de ses tutelles.

La charte devra définir clairement ses objectifs concernant :

les missions : il s'agit d'énoncer clairement les missions des bibliothèques en matière d'action culturelle. De celle-ci vont découler tous les objectifs établis par la suite.
les publics: la politique culturelle se définit en fonction des publics, en précisant les publics prioritaires s’il y en a.
les thématiques : il s'agit de définir les orientations thématiques retenues dans le cadre de la politique d'action culturelle en signalant la présence de fonds spécialisés ou d’exception qui seraient valorisés spécifiquement.
les types d'animations : il s'agit de signaler et justifier la diversité des types d'animations proposés.
les partenariats : il s’agit de préciser le travail effectué avec les différents types de partenaires et d’expliquer la raison d’être de ces partenariats.
l'évaluation et la communication : il s’agit de rappeler comment la bibliothèque entend communiquer avec ses usagers au sujet des actions qu’elle mène et dans qu’elle mesure elle souhaite évaluer leur satisfaction et le succès de l’opération.
l'accueil : il s’agit d’indiquer les conditions d’accueil du public, des artistes, des intervenants..

Méthodologie : déconstruire l'action culturelle pour mieux définir l'objet d'une charte.

Déconstruire l'action culturelle permet de poser un premier diagnostic avant l’élaboration de la charte. Cette méthode vise à définir les contours de l’action culturelle pour chaque établissement.

On peut l’interroger ainsi :

les actions : quoi?
les objectifs : pourquoi ?
les publics : pour qui ?
le partenariat : avec qui?

la démarche projet : comment ? qui fait quoi au sein des équipes ?
la temporalité : quand ?
l'évaluation / la communication : combien ?

Chaque établissement étant différent, les politiques d'actions culturelles le sont également. Un modèle de charte est impossible à établir et est donc à proscrire. L’objectif est de produire une politique traduisible en actions, qui reste atteignable et réaliste, tout en laissant une marge de manœuvre.

Points de vigilance à observer

L’échange entre pairs est riche et nécessaire pour prendre de la distance par rapport à ce qui est fait dans son propre établissement.
La formalisation de tout type d’actions de la bibliothèque (soit culturelle, vers les publics, pol-doc, partenariale, de territoire) permet d’élaborer des outils de travail facilitant l’écriture d’un schéma (politique globale).
Réfléchir en mode RSE (responsabilité sociétale des entreprises) autour de sept thématiques centrales permet d'avoir une approche complète : la gouvernance de l’organisation (on prend en compte les avis des collègues), les droits de l’homme (les droits culturels), les relations et conditions de travail (les conditions d’accueil des artistes, la formation des agents), l’environnement (la responsabilité écologique), la loyauté des pratiques (on ne travaille pas toujours avec les mêmes personnes, les principes de développement durables, d’équité parité mixité, éthique de travail : objectifs à respecter), les questions relatives aux consommateurs (participation des publics, l’accueil des publics ), les communautés (accessibilité-inclusion-diversité sociale et culturelle-mixité-multigénérationnelle) et le développement local (maintien et soutien des toutes les activités-cultures locales).
Partager des opinions et des pratiques communes, réfléchir de manière collégiale, construire ensemble des références collectives : ces échanges avec l'ensemble de l'équipe sont encouragés afin d'aboutir à un socle formation du personnel, commun et cohérent.