
Chamanisme, rituel et cognition : chez les Touvas (Sibérie du Sud)
Auteur(s)
Charles Stépanoff Editeur(s)
Maison des sciences de l'homme Thèmes
Ethnologie
Collection
Chemins de l'ethnologie
ISBN
2-7351-1631-X
978-2-7351-1631-7
EANS
9782735116317
Date
Collation
413p. ; 15 x 23 cm ; épaisseur : 3.4 cm ; reliure : Broché
À Touva, en Sibérie du Sud, des individus remarquables aux capacités sortant de
l'ordinaire sont identifiés comme chamanes. On les sollicite pour voir l'invisible,
faire venir le bonheur, chasser les maladies, dénouer des affaires de sorcellerie,
dialoguer avec les défunts. Aux chamanes sont réservées des actions et des paroles
dont les «gens simples» s'estiment incapables. Pourtant, les profanes ne laissent pas
de se méfier des chamanes qu'ils fréquentent et de tester leurs talents pour déjouer
les «imposteurs».
Depuis la chute de l'URSS, le chamanisme fait partie du paysage urbain à Kyzyl,
capitale de la république touva. L'autorité paradoxale dont jouissent actuellement les
chamanes a de quoi surprendre si l'on songe aux répressions antireligieuses violentes
et aux bouleversements subis par cette société au cours de l'époque socialiste.
Pourquoi des chamanes apparaissent-ils ? À quoi tient leur autorité et comment se
manifeste leur pouvoir ? Comment les Touvas distinguent-ils un «vrai chamane»
d'un «charlatan» à l'époque postsoviétique ?
À partir d'une enquête ethnographique, cet ouvrage examine les fondements
cognitifs et relationnels de la division des compétences rituelles entre spécialistes et
profanes. Remettant en cause le modèle classique de l'«élection» et de l'«initiation»
du chamane par les esprits, l'auteur montre que la qualité de chamane est conçue
comme un fait incorporé, souvent inné, qui se développe dans la violence. Loin
d'être réductible à une cosmologie exotique, le chamanisme s'avère fondé sur des
principes généraux de la pensée humaine qu'il contribue en retour à éclairer.