Critique de la pensée positive : heureux à tout prix ?
Heureux à tout prix, même si le monde est violent et injuste ? Dans une société néolibérale qui nous offre les moyens de nous épanouir en nous adonnant aux joies de la consommation, des objets, des services et des autres, nous devons savoir être positifs, nous réaliser personnellement, trouver en nous-même les clés du bonheur sans critiquer l'ordre établi.
Cette idéologie positive, issue de la rhétorique marchande, a une influence décisive sur les représentations et normes comportementales individuelles, notamment le développement personnel, la psychologie, l'éducation et la parentalité.
En partant de la mise en place de la publicité, Gérard Neyrand entreprend une sorte d'archéologie de la pensée positive et suit son développement progressif jusqu'à son omniprésence dans le fonctionnement social néolibéral d'aujourd'hui. Dans une approche documentée, il réfute les logiques internes de cette pensée qui, dans une vision fonctionnaliste, comportementaliste et biologisante, promeut la reconnaissance d'un individu supposé libre, c'est-à-dire dégagé de toute détermination aussi bien sociale que psychique.