De la politique et de la psychanalyse : pas sans l'amour : tous les symptômes ne se valent pas
Le sujet investit son désir avec le symptôme permis par son fonctionnement psychique. Grâce à lui il loge le réel de ce qu'il est dans le lien social. Il le fait de façon telle qu'il puisse y vivre avec d'autres - y compris ceux en échec.
De la sorte, névrose, psychose et perversion constituent un écosystème psychique où chacune remplit une fonction sociale. L'impératif de jouissance du discours capitaliste met à mal cette biodiversité psychique. Rejetant le manque où le désir trouve sa raison, il désactive le génie propre à chaque forme d'assujettissement, et rend impensable le réel où s'enracine la singularité. Il sert ainsi un monde prédateur potentiellement uniforme excluant l'amour, où l'individu s'évalue en termes marchands. Ses protestations symptomatiques se multiplient mais interprétées comme des accidents diversement réparables. Le sujet capturé revendique son mode de jouissance propre, et cherche refuge parfois dans des discours radicaux d'allure paranoïaque et/ou dans des communautés de « mêmes » étayées sur la haine de ceux auxquels il fait supporter désormais sa propre altérité (xénophobie, antisémitisme).
Quelle politique pourrait contrarier cette logique que l'ouvrage explore ?