Epigrammes érotiques et pédérastiques
Par la qualité de son style et de sa versification, Martial est un des plus grands poètes latins. Il est moins connu que son maître Catulle (auquel il est pourtant supérieur), parce que la verdeur de ses propos a toujours fait fuir les universitaires. Si l'on veut saisir sur le vif la Rome de Domitien, si l'on veut mordre dans le langage populaire, c'est Martial qu'il faut lire : c'est un grouillement de nouveaux riches, parasites débrouillards, capteurs d'héritages, matrones revêches, efféminés en chaleur, vieilles nymphomanes, cupides Cupidons, vénales Vénus, jouisseurs prêts à tout, cocus impuissants, voleurs, empoisonneuses, ivrognes, moralistes débauchés, mauvais poètes, mauvais médecins, mauvais avocats, mauvais dieux ! Une galerie de monstres où le clitoris des lesbiennes est presque aussi monstrueux que la verge des gigolos, le cul de Sabellus, ou le nez de Papylus !