Auteur(s)
Isabelle Bonat-Luciani
Editeur(s)
les Carnets du dessert de lune
Thèmes
Poésie -- Poésie contemporaine
Collection
Pleine lune
ISBN
2-930607-70-X
978-2-930607-70-2
EANS
9782930607702
Date
Collation
71p. ; 14 x 20 cm ; épaisseur : 0.8 cm ; reliure : Broché
(...) Les arbres ne sont là pour personne, croit-on. La fascination sylvestre sait pourtant résister au brasier adolescent, et à son extinction. Ça s'est déjà vu. Les arbres sont un absolu. Au détour d'une page, puis d'une autre, un paysage forestier détrempé peut s'inviter sans qu'on le sonne. Les arbres sont des fantômes comme les autres. Comme ce vieux marin pêcheur debout sur la plage qui ravive le souvenir d'un autre homme. Il disait le bois. Il disait je vais dans le bois comme on dirait je vais dans la terre ou je vais dans le schiste. Sans ajouter ce que chacun entendait pourtant : ne venez pas m'y chercher. Au diable, l'interdiction muette. Dans le bois, la boue ou l'obscur, aller le chercher, toujours. Sans se retourner, parce qu'on sait bien ce qu'il en coûte. Était-il fait du même bois que ces arbres auxquels il livrait une guerre sans répit ? Cognée, tronçonneuse, milliers d'échardes sous la peau. Il fallait bien aller voir à quoi ressemblait sa guerre. Les arbres se tiennent droit, le plus souvent, et c'est peut-être pour cette raison qu'ils font penser aux hommes que sont les pères. Le vide et le silence juste après la chute d'un arbre sonnent comme la menace d'une paix épouvantable. Le vide et le silence juste après la chute de l'arbre imitent la nuit. L'humus appelle.(...) Extrait de l'avant-propos de Manuel Plaza
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