Etat d'émeutes, Etat d'exception : retour à la question centrale des périphéries : actes du colloque des 19, 20 et 21 octobre 2006 à l'Université de Perpignan Via Domitia
Cinq ans ont passé depuis les émeutes de 2005. On a vu depuis diverses répliques qui ont marqué les esprits (Villiers-le-Bel) ou bien sont passées inaperçues. Puis sont apparues quantité de publications réactives. Enfin, un certain nombre de lois et de décisions publiques ont découlé de ces émeutes. On peut dresser un bilan critique des politiques publiques menées en réponse à ces protestations collectives, c'est-à-dire s'interroger sur leur inefficacité tant il est clair que les problèmes n'ont pas fondamentalement changé, quand ils ne se sont pas aggravés. Nous avons tenu colloque en octobre 2006, un an et demi après les événements de Perpignan (fin mai 2005), un an après les émeutes de la région parisienne (fin octobre 2005), afin de croiser les regards et de mettre à distance les faits. Un groupe de chercheurs, de professionnels et d'étudiants, sociologues et géographes, s'est alors interrogé sur les violences émeutières, les révoltes périphériques et les processus de centralité, de légitimité et de conflictualité auxquels elles renvoient. Nous n'en avons pas fini avec ce problème, qui n'a de solution monocausale ni de résolution uniquement institutionnelle, surtout quand l'état d'exception ou d'urgence se banalise et ne fait qu'accentuer la relégation, l'exclusion voire la ghettoïsation des plus jeunes et des plus démunis.