La nuit fut si lente à couler
[...] J'aime les arrière-pays où l'on peut aller et venir longuement. Je les aime pour ce qu'ils offrent de voyage intérieur. Je les aime pour ce qu'ils recèlent de secret, d'inédit, d'ordinaire et de grandiose. Je les aime pour ce qu'ils procurent de limites et de promesses. Et c'est bien, au fond, d'un parcours d'arrière-pays, à la lisière de la Dordogne et du Lot, dont il est question dans mon roman. Le récit se déroule de nos jours, dans une ferme. Mathilde, atteinte d'un cancer, est au bout de son chemin de vie tandis que Pierre, son fils, et Mandine, sa belle-fille, couple d'agriculteurs, évoluent entre non-dits et douleur intime, piétinent entre agonie du monde rural ancestral et avènement d'un monde rural à inventer. J'ai eu envie de raconter ces cheminements de bout du monde, ces allers et retours entre la vie et la mort, ces passages de l'amour à la haine et de la haine à l'amour, ces va et vient entre fragilité et force, ces franchissements inéluctables du deuil et du bonheur. Le roman La nuit fut si lente à couler se passe en Périgord noir mais j'aimerais qu'il puisse marcher en nous-mêmes, au-delà de nous-mêmes et en deçà...
Adeline Yzac