
Lumineuses ténèbres
En flânant dans le cimetière protestant de Nîmes.
Par l'image et l'écriture, nous vous invitons à une promenade en ce lieu nîmois singulier. Ici, point de romanité plus ou moins fantasmée -quoique celle-ci s'invite volontiers au détour d'un fronton, d'une colonne ou d'un chapiteau - mais une forme de sérénité, celle que l'on ressent dans un lieu habité en absence de ses propriétaires.
Tout y est paisible, retour à cet humus dont toute vie est tirée. Lieu de passage. Jeu de cache-cache entre ombre et Lumière, vie et mort. Lieu de l'équivoque. Mort où est ta victoire ? Car le désordre de la vie jaillissante le dispute ici toujours à la mort. Le micocoulier plonge sa racine ondulante dans l'interstice du sépulcre ; la fleur d'asphodèle s'échappe mystérieusement de la dalle sèche ; rien qui ne soit bousculé par la vie « surgissante » ! Nul mur, ne peut la contenir.
A travers les regards croisés du photographe et du conteur, nous vous invitons donc à une étrange promenade à la rencontre de ceux qui « passèrent » ici, dormeurs du val qui viendront à notre rencontre. Rencontres et non pas catalogue ! Nous n'évoquerons ici qu'une petite trentaine de ces « dormeurs ». Non pas forcément les plus célèbres d'ailleurs ! Notre choix s'est porté sur des protestants nîmois qui nous semblaient « incarner » au mieux tel évènement ou telle opinion bien caractéristique de l'histoire nîmoise au long des deux siècles et demi que nous allons parcourir ensemble dans ces allées sombres « où la lumière pleut ».