
Lyon, Saint-Georges : archéologie, environnement et histoire d'un espace fluvial en bord de Saône
Editeur(s)
Maison des sciences de l'homme Collection
Documents d'archéologie française, n° 106
ISBN
2-7351-1125-3
978-2-7351-1125-1
EANS
9782735111251
Date
Collation
436p. ; 21 x 30 cm ; épaisseur : 3.1 cm ; reliure : Broché
Présentation en français
À Lyon, en préalable à la construction d'un parc de stationnement
souterrain en bordure du quartier Saint-Georges, sur la rive droite
de la Saône, une équipe d'archéologues de l'Inrap s'est attachée,
entre les années 2002 et 2004, à restituer la nature de l'installation
humaine telle qu'elle s'est développée depuis la plus haute
Antiquité. Solidement adossée aux recherches antérieures et enrichie
par l'apport de plusieurs disciplines complémentaires, la fouille
d'archéologie préventive du Parc Saint-Georges, longue et complexe,
a fourni l'opportunité de reconstituer l'histoire d'une berge marquée
par une topographie naturelle contraignante qui s'est peu à peu
émancipée du cours d'eau sans pour autant rompre avec lui.
La genèse de la formation de la plaine alluviale lyonnaise trouve
sur ce site un témoin clé. Cet emplacement est le lieu, à la fin de la
période protohistorique, de la confluence du Rhône et de la Saône
primitive, puis du passage du nouveau tracé de la Saône.
Le dynamisme du réseau fluvial à Lugdunum et de l'activité
portuaire à cet endroit a été illustré de façon éclatante par la
découverte d'un embarcadère associé à un bac de passage sur
la rivière, datés de la fin du Ier siècle ap. J.-C., et de cinq chalands
de fort tonnage datés des IIe et IIIe s. Après une période de repli
de l'occupation durant le haut Moyen Âge, le secteur est
progressivement urbanisé à partir du XIIe s. Au centre de la fouille,
un emplacement vierge de toute construction préfigure le port Sablet.
Au XVIe s., ce port fluvial est parfaitement établi dans la trame
urbaine du quartier. Sept barques à vivier témoignent du commerce
du poisson. De profonds remaniements interviennent dans la
seconde moitié du XVIIe s. afin de créer un port monumental.
Une embarcation, peut-être réservée aux transports de lourdes
marchandises, est datée du milieu du XVIIIe s. Jusqu'à ce qu'au milieu
du XIXe s. la construction du quai Fulchiron prive le secteur de l'accès
direct à la rivière, la rive est marquée par les aménagements du port
fluvial du quartier et de l'environnement constitué de maisons
«pieds dans l'eau». L'exposition des résultats est précédée par
un rappel des circonstances à l'origine du projet de recherche,
par la définition du cadre d'étude de cet exceptionnel chantier
urbain, ainsi que par l'exposé des solutions adoptées sur le terrain
et au cours des phases de travail qui suivirent. Grâce à l'exploitation
de l'ensemble des informations portées par le matériel documentaire
extrait de la fouille, la consistance des données historiques
rassemblées dans cet ouvrage marque une avancée décisive
de la recherche archéologique en restituant l'évolution séculaire
d'un espace fluvial constitutif de la ville de Lyon.
Présentation en anglais
In advance of the construction of an underground parking lot
on the edge of the Saint-Georges quarter in the city of Lyon, on the
right bank of the Saône, a team of Inrap archaeologists conducted
an excavation between 2002 and 2004 with the goal
of reconstructing the nature of the human installation from
the beginning of Antiquity. Strongly supported by previous research
and enriched by several complementary disciplines, the long and
complex preventive excavation of the Parc Saint-Georges provided
an opportunity to reconstruct the history of a riverbank with
a difficult natural topography, which was gradually liberated from
the river course, while not completely breaking from its influence.
At this site, we find key evidence for the genesis of the formation
of the alluvial plain of Lyon. At the end of the Protohistoric period,
this was the location of the confluence of the original Rhône
and Saône rivers, and then that of the new course of the Saône.
The vitality of the fluvial network and port activities at Lugdunum
are clearly illustrated by the discovery of a pier in association
with a ferry dated to the end of the 1st century AD, and five
heavy-tonnage barges dated to the 2nd and 3rd centuries. After
a period of decreased occupation during the Early Middle Ages,
the sector was progressively urbanized starting in the 12th century.
At the center of the excavation, a zone with no construction was
to be the future site of the port of Sablet. In the 16th century,
this fluvial port was well established within the urban framework of
the quarter. Seven fishwell boats provide evidence of commercial
fishing activities. Significant changes were made in the second half
of the 17th century in order to create a monumental port. A boat,
which perhaps served for the transport of heavy merchandise,
is dated to the middle of the 18th century. Until the end of the
19th century, the construction of the Fulchiron quay deprived the
sector of direct access to the river, the bank was modified to
accommodate the fluvial port of the quarter, and the environment
was composed of "waterfront" houses. The significant historical
data presented in this publication, obtained through a thorough
exploitation of the information contributed by this excavation,
represents a decisive advance in archaeological research, allowing
a reconstruction of the early evolution of a major fluvial zone
of the city of Lyon.