Parole démoniaque, discours diaboliques et vertige herméneutique dans l'Occident médiéval et moderne
De l'invention du Purgatoire à la formation et à la consolidation de l'État moderne, le diable, être de parole et de discours, investit le champ littéraire pour devenir un personnage familier ou un interlocuteur ordinaire des hommes. Tantôt révélateur d'une irréductible altérité, tantôt miroir du même selon une parole à double détente et à double entente, il est également un puissant opérateur poétique et rhétorique. Au coeur de dispositifs propices à la démultiplication des potentialités énonciatives, narratives et stylistiques de sa parole, la présence de cette personna à l'ethos complexe témoigne de profonds enjeux rhéologiques, éthiques, politiques, idéologiques, esthétiques ou encore épistémologiques. Sur une période allant du milieu du Moyen Âge aux dernières lueurs du XVIIIe siècle, et dans le cadre géographique, linguistique et culturel de l'arc méditerranéen (Espagne, France et Italie), les études réunies dans cet ouvrage interrogent, avec une perspective pluridisciplinaire, les représentations littéraires et iconographiques du diable afin de mettre au jour les raisons et les mécanismes du vertige herméneutique cause par ses apparitions.