Pierre Soulages, trois lumières
Pierre Soulages, trois lumières
Cela se passait vers la fin d'un mois d'août. Nous étions proches d'un soir de pleine lune et la nuit, à cette date, ne semblait plus tout à fait la nuit. L'air était doux, bercé par quelques ombres végétales tandis qu'au loin des barques de pêcheurs tremblaient sur l'eau comme de petites étoiles frileuses.
Dans le vaste salon de la villa, j'avais remarqué une des toiles récentes de Pierre Soulages ; j'entends par là celles qui ne laissent plus au blanc la moindre chance de tirer un seul éclat, le moindre appui. Maintenant, le noir souverain est tout autant couleur que reflet, matière que vibration, conjugaison de l'apparence et de l'enracinement.
Et, comme surpris par mon propre discernement, je découvrais le lien fondamental, essentiel - de nature, devrais-je mieux dire - unissant l'oeuvre à la source des éléments.