Pour une sociologie enfin écologique
La sociologie, majoritairement distante, voire méfiante, dans l'analyse des catastrophes et mobilisations environnementales en cours, doit prendre la mesure des transformations écologiques contemporaines. Paul Cary et Jacques Rodriguez posent des jalons pour faire émerger une sociologie renouvelée, lucide et responsable face aux bouleversements à venir, capable d'influencer les politiques publiques en valorisant les initiatives locales de transition.
Élargir l'objet de la sociologie n'est pas seulement une impérieuse nécessité, c'est également la promesse d'une meilleure compréhension de nos rapports avec le vivant en vue de les rendre plus harmonieux. De nombreuses réflexions et pratiques qui peuvent nous guider en ce sens existent déjà. Admettre la pluralité des natures et en particulier l'existence d'une « part sauvage du monde », élargir la perspective des communs à la nature, appuyer les expériences novatrices de conservations plutôt que de les réduire à du « colonialisme vert », enfin, mettre en lumière la possibilité d'une co-construction de l'action publique par les initiatives locales de transition : telles sont, pour les auteurs, les missions d'une sociologie engagée et déterminée à accompagner notre société dans les changements climatiques et sociaux futurs.