
Un fauve
Dix ans qu'il attend ce moment, des mois qu'il se prépare, s'impose un régime draconien, s'entraîne, ne boit plus une goutte d'alcool, ne se drogue plus. Il est à quelques heures d'entrer sur le plateau de tournage, d'incarner Marcel Cerdan sous la direction de Claude Lelouch. Dans le taxi qui le conduit aux Champs-Élysées, l'acteur pourtant à son firmament vacille, doute... Il a peur de ne pas être à la hauteur. Des souvenirs refont surface, le spleen l'envahit. Hanté par ses frustrations, sa paranoïa, sa quête insatiable de reconnaissance, ce fauve en réalité si vulnérable, cet écorché vif, parviendra-t-il à faire taire ses démons ?
On a beau connaître la fin, et s'en rapprocher inexorablement - comme dans toute tragédie, l'action ne dépasse pas « une révolution de soleil » -, la fascination reste intacte et l'on continue d'espérer.