Valentine Goby

Valentine Goby est l'une des voix des plus singulières de la nouvelle génération littéraire française. 

Diplômée de Sciences-Po, elle part vivre trois ans en Asie, à Hanoï et à Manille effectuer des missions humanitaires auprès d'enfants des rues. À son retour elle enseigne la littérature et le théâtre durant 8 années et fonde « l'Écrit du Cœur », collectif d'écrivains soutenant des actions de solidarité. 

Son premier roman, La note sensible publié en 2002 chez Gallimard obtient le Prix René-Fallet 2003. Depuis elle consacre sa vie aux mots et à l’écriture, une œuvre conséquente aussi bien en littérature générale qu’en littérature jeunesse (près de 40 titres) récompensée par de multiples prix.

Valentine Goby est une « passeuse » d'histoires sociales, profondément humaines. Avec elle la littérature devient expérience, le fondement même de sa démarche d’écriture : « à la fois l’expérience de l’altérité et l’expérience de la ressemblance » dira-t-elle.

Un esprit de résistance et de vie souffle dans Kinderzimmer (Actes Sud) traduit en plusieurs langues et récompensé par 14 prix littéraires dont le prix des libraires, le prix Gabrielle d'Estrées, etc. Un drame silencieux se glisse dans Un paquebot dans les arbres chez le même éditeur qui obtient entre autres le Grand prix de la fiction de la Société des Gens de Lettres 2017. 

De romans en romans elle nous saisit, nous livre chaque fois un exemple de dignité humaine bouleversante et nous donne à voir une lueur au cœur même des ténèbres, un espoir qu’aucun malheur ne peut altérer (Banquises, Murène…).

Chevalière des Arts et des Lettres, Valentine Goby, défend avec vigueur la littérature. Elle a été maîtresse de conférences à Sciences Po en littérature et ateliers d'écriture de 2013 à 2016, conseillère littéraire pour le festival du livre de Metz, chroniqueuse pour le journal La Croix de septembre 2016 à janvier 2017. Elle a été présidente du Conseil Permanent des Écrivains de 2014 à 2016, vice-présidente de La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et reste très active dans le combat pour le statut d'auteur. 

Une femme bien vivante, libre qui « écrit pour partager » aime rencontrer son public et mêler sa voix aux instruments des artistes qui l’accompagnent pour créer, recréer ensemble des dialogues intérieurs et « mettre des mots sur un éblouissement ou des questionnements, sur les possibilités de la littérature ».

Vidéo Pour des textes en mouvement !

Article La lecture musicale : une lecture augmentée
par Valentine Goby (janvier 2021)

Une commande changée en rituel

J’aime dire que je suis « une autrice qui a des jambes ». Écrire a toujours été pour moi un prétexte à la rencontre et à l’échange, et l’accompagnement de mes romans à travers la France, dans les établissements scolaires, les lieux de détention, les hôpitaux, maisons de retraite, bibliothèques, festivals ou théâtres représente une part essentielle de mon métier. La métamorphose du texte en des formes neuves, ouvertes, malléables, leur confrontation à d’autres langages artistiques est à mes yeux un prolongement naturel et enthousiasmant de la publication. La lecture musicale tient une place toute particulière dans cette démarche. Ma première expérience avec un musicien est liée à une commande du festival Livres à vous, à Voiron, en 2009, dont j’étais l’invitée d’honneur, pour la soirée d’inauguration. J’ai travaillé à une lecture d’extraits de plusieurs de mes romans, dont le fil conducteur était le corps féminin, et j’ai collaboré avec un pianiste classique, une chanteuse lyrique, et deux comédiens : Bernard-Pierre Donnadieu et Fanny Cottençon.

Cette aventure a été passionnante et a initié de nouvelles envies de création. Je suis depuis longtemps adepte de l’oralité en littérature, expérimentée à haute dose dans les salles de classe où j’enseignais au collège ; mais cette association artistique particulière a bouleversé ma pratique de la lecture publique, et elle est depuis devenue un choix réitéré pour accompagner la parution d’un nouveau livre. Je l’envisage désormais avant même l’impression du texte, pour que la forme spectacle et la forme roman puissent immédiatement cohabiter.

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