Les auteurs lauréats d'une bourse de résidence en 2018
Alain Béhar, en résidence au Théâtre des 13 vents, CDN de Montpellier
Après une période (notamment au Théâtre de l’Est Parisien) où il met en scène Goldoni, Marivaux, Sélim Nassib, Bertolt Brecht, Ödön von Horváth, Arthur Schnitzler ou encore J.D. Salinger et Maurice Blanchot, Alain Béhar se consacre, à partir de 1998, à la mise en scène de ses propres textes.
En 1996, Didier-Georges Gabily devient son « parrain d’écriture » en l’invitant à une « résidence de compagnonnage » initiée par le CNES, Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Il y écrit Comment ouvrir le volet pour voir le tableau en entier. Ce titre est révélateur de la démarche d’Alain Béhar : ses recherches, tant textuelles que scéniques s’inscrivent à la croisée de plusieurs disciplines : théâtre, arts plastiques (performances, installations, expositions), chorégraphie, etc. Il s’agit toujours de proposer des contrepoints pour faire émerger une forme ouverte qui trace des perspectives et offre des trouées, le sens circule sans jamais se figer dans un discours clos.
En 1998, Alain Béhar revient à la Chartreuse où il prend en charge la rédaction du Cahier de Prospero n° 9. Il y finalise également le projet débuté en 1996. Le texte se décline alors sous la forme d’un spectacle en plusieurs volets : Monochrome 1234, Monochrome 567, Monochrome 8 à 15.
En 1999, boursier du CNL, Alain Béhar part en résidence trois mois à Montréal où il écrit Bord et bout(s).
En 2001, il obtient une bourse de la Villa Médicis Hors les Murs et part dans les Balkans afin d’y écrire Tangente.
Parallèlement, il répond à des commandes d’écriture : d’Yves Gourmelon et Le Chai du Terral (La Pierre fendue, 1997), de Gare au théâtre et Denis Lanoy (Grand travers, 1998), d’Yves Reynaud et Yves Gourmelon (Et(é), Manifeste potentiel du mouvement, 1998), de la chorégraphe Muriel Piqué (Solillogues, 2001) ou encore de la Compagnie Éclats d’États (Je vais, 2000).
Avec sa compagnie Quasi, il crée quatre pièces depuis 2003 : Sérénité des impasses* 26 sorties du sens atteint en 2003-2004 ; Des Fins (épilogues de Molière), une variation avec les 33 fins des 33 pièces de Molière, en 2005-2006 ; Manège en 2007-2008 ; Mô en 2009-2011.
Ses spectacles sont présentés au Théâtre des Bernardines à Marseille, au Théâtre de la Cité internationale à Paris, au Festival d’Avignon, au Théâtre Garonne à Toulouse, au TNB à Rennes, au Quartz de Brest, aux Subsistances à Lyon, au Centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape, à L’Échangeur à Bagnolet, à la Scène Nationale de Dieppe, au Théâtre de l’Université Paul Valéry à Montpellier… Il intervient par ailleurs régulièrement dans des contextes de formation, dans des écoles et à l’université.
Alain Béhar a été accueilli pendant 5 semaines entre octobre 2018 et mai 2019 par le Théâtre des 13 vents, Centre Dramatique National de Montpellier. Dans le cadre d’un projet au long cours, il accompagnera l’écriture de sa nouvelle création et le réexamen de ses anciens textes, dans la perspective d’une édition.
Arno Bertina, en résidence à De Pure Fiction
Né en 1975, Arno Bertina est l’auteur de trois romans formant, selon ses dires, « une sorte de triptyque » : Le Dehors ou la Migration des truites, Appoggio et Anima motrix. En janvier 2012 est paru Je suis une aventure, vaste roman qui reprend l’enquête lancée dans Anima motrix (un rapport mobile à sa propre identité) en utilisant de manière littéraire les figures du tennisman Roger Federer et de l’écrivain Robert Maynard Pirsig. En 2017 paraît Des Châteaux qui brûlent, éd. Verticales.
Il est par ailleurs l’auteur de récits : La Déconfite gigantale du sérieux (Lignes/Leo Scheer, 2004) sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio ; J’ai appris à ne pas rire du démon, fiction biographique consacrée au chanteur Johnny Cash (Naïve, 2006) ; Ma solitude s’appelle Brando (Verticales, 2008).
Il a réalisé également d’autres livres en collaboration dont La borne SOS 77 avec le photographe Ludovic Michaux (Le bec en l’air), Énorme (Thierry Magnier) avec le collectif Tendance Floue, etc.
Pensionnaire de la villa Médicis (Rome) en 2004-2005, il a coécrit avec Bastien Gallet, Ludovic Michaux et Yoan de Roeck Anastylose (Fage, 2006), un ouvrage retraçant l’histoire de l’Ara Pacis.
Il est membre du collectif inculte. Le mensuel littéraire Le Matricule des Anges lui a consacré son dossier en novembre-décembre 2006 (numéro 78).
Arno Bertina s’est installé à Pointe Noire (Congo), entre novembre 2015 et janvier 2016, invité par l’ONG Centre ASI, pour mettre en place un atelier d’écriture à destination des jeunes filles mineures, prostituées, souvent mères, qui sont parmi les personnes les plus vulnérables de la ville. L’auteur qui intervient souvent sur la question de la langue, sur le travail littéraire et expérimental qu'il conduit depuis plus de 15 ans a été profondément marqué par cette expérience et s’interroge sur la façon dont la littérature peut s'adresser aux plus démuni.es, les décrire avec justesse, les traiter avec justice.
Arno Bertina a été accueilli en juin pour un mois à De Pure Fiction à Calvignac (46).
Nathalie Cohen, en résidence à de Pure Fction
Agrégée de lettres classiques, Nathalie Cohen a effectué des recherches en judaïsme hellénistique, sans jamais cesser de se pencher sur le monde séfarade dont elle est issue.
Dans Une étrange rencontre, Juifs, Grecs et Romains paru aux éditions du Cerf, en 2017 elle ausculte la grande rencontre entre les Juifs, les Grecs et les Romains qu’elle n’hésite pas à qualifier de « coup de foudre ».
Nathalie Cohen a été accueillie à l'automne pour un mois à De Pure Fiction à Calvignac (46).
Bérangère Cournut, en résidence à De Pure Fiction
Bérengère Cournut est née en 1979, en banlieue parisienne. Elle vit à Paris depuis l’âge de 15 ans, mais prend volontiers le train, le bateau – l’avion si elle est pressée. Un temps secrétaire du traducteur Pierre Leyris, dont elle accompagne les œuvres posthumes chez l’éditeur José Corti (Pour mémoire, 2002 ; La Chambre du traducteur, 2007), elle publie son premier roman en 2008. L’Écorcobaliseur est un hommage à Henri Michaux aussi bien qu’une histoire d’enfants perdus/trouvés.
Les livres qui suivent (plaquette de poésie, roman « traduit du portugnol », recueil de contes) sont tous des explorations langagières, où sont également tapis quelques sentiments robustes. Son nouveau terrain de jeu est le Grand Ouest américain, et plus particulièrement la civilisation des Hopis, tribu amérindienne d’Arizona.
Crédits : MEL
Bérangère Cournut a été accueillie à l'automne pour un mois à De Pure Fiction à Calvignac (46).
Patrick Dubost, dit Armand Le Poête, en résidence à La Ferme des Lettres
Né à Lyon, Patrick Dubost a fait des études de mathématiques et de musicologie, avant de publier une trentaine de livres de poésie/théâtre. Une poésie qui a le souci de la page (disposition, livres d'artistes, livres-objets, textes-mobiles) mais qui en sort par la voix, démultipliée, mixée, échantillonnant la langue, performée, en bouche, en corps, en boucle.
Ou encore une poésie sous pseudonyme avec Armand Le Poête, un personnage créé il y a une vingtaine d'années, qui publie en poésie (sept livres à ce jour) et qui depuis quelques années travaille ses poèmes aussi en plasticien… Livres calligraphiés à la main, dans un art de la maladresse et du ratage, nombreuses expositions. Le livre Amour toujours a obtenu le Prix des Découvreurs en 2015, prix décerné par les élèves d'une soixantaine de lycées et collèges de France.
Armand Le Poête réalise aussi des œuvres qui donnent lieu à des expositions et des « vidéopoêms » Initiateur de l'expérience lyonnaise des « Écrits/Studio » qui permet à des poètes d'explorer les moyens techniques du son et créer dans le champ de la poésie sonore, Patrick Dubost pratique depuis une dizaine d'années la lecture/performance, souvent en complicité avec Bernard Fort, qui dirige à Lyon les studios du GMVL. Il travaille aussi avec plusieurs théâtres : « Big & Bang » et « Sous la lumière d'Assise » au fil d'un long compagnonnage avec Philippe Labaune ; « On est tous nés ! » par la Nième Compagnie en 1999 ; « Armand Le Poête » créé en bilingue à l'Institut français d'Athènes en 2001 ; « Armand Le Poête ou Le Début du Monde » par la compagnie Cirk'Ubu, à Avignon puis Charleville.
Patrick Dubost a publié de nombreux textes en revues ou anthologie et des ouvrages de bibliophilie en collaboration avec des plasticiens (Sylvie Maurice, Alain Pouillet, Sylvie Villaume). Les lectures publiques qu'il donne font partie intégrante de son travail d'auteur. Formateur pour la poésie sonore (découverte et pratique) auprès des étudiants en écriture théâtrale de l'ENSATT, il est aussi depuis 2010 programmateur de « La Scène Poétique », un cycle de poésie parlée à l’ENS Lyon, avec le CERCC (Centre d’Études et de Recherches Comparées sur la Création).
Dernière publication : 13 Poèmes taillés dans la pierre, éd. La Boucherie Littéraire, 2016.
Sous l'identité d'Armand Le Poête : Les poêmes de Ménétrol, éd. La Rumeur Libre, 2016.
Patrick Dubost, dit Armand le Poête, a été accueilli pour un mois à la Ferme des Lettres à l'Honor de Cos (82).
Benjamin Flao, en résidence à la Maison des Écritures de Lombez
Benjamin Flao est né à Nantes en 1975 et vit actuellement dans le Beaujolais. Il quitte le cursus scolaire traditionnel à 14 ans, pour s'inscrire à l'école d'arts graphiques de Saint-Luc. Il rejoindra ensuite l'école de graphisme publicitaire de Nantes et l’école Emile Colh.
Ses premiers carnets de voyage publiés par Gallimard et Glénat font découvrir un virtuose du dessin.
En 2007, l’album Ligne de Fuite initie sa collaboration avec Futuropolis, qui publie l’essentiel de son travail depuis, jusqu’au récent Essence scénarisé par Fred Bernard.
Son diptyque Kililana Song en tant qu’auteur complet a marqué les lecteurs comme la critique.
Il a également illustré un Jorn Riel pour Sarbacane, et poursuit ses expériences voyageuses et autres rencontres musicales.
Dernière publication : Essence, scénario de Fred Bernard, Futuropolis, 2018
Benjamin Flao a été accueilli pour un mois à la Maison des écritures de Lombez (32).
Guillaume de Fonclare, en résidence à De Pure Fiction
Né à Pau en 1968, Guillaume de Fonclare a passé son enfance à Combovin, petit village de la Drôme, et, à partir de 1973, à Lambesc, près d’Aix-en-Provence. Depuis 2004, il souffre d'une maladie génétique - un syndrome d'Ehlers-Danlos de type classique - qui l'a rendu peu à peu invalide.
En 2006, il devient directeur de l’Historial de la Grande Guerre, à Péronne, dans la Somme, expérience marquante qu'il raconte dans un récit biographique, Dans ma peau. Pour des raisons de santé, il quitte l'Historial fin 2010, et se consacre dès lors entièrement à l'écriture. Il reçoit, cette année-là, le prix Essai France Télévisions, le prix Jacques de Fouchier remis par l'Académie française, et le prix Paroles de patients pour Dans ma peau. En 2013, il publie un second récit, Dans tes pas (2ème partie de ce dyptique sur la douleur).
Son projet est l'écriture d’un quatrième livre qui serait à nouveau un récit cette fois-ci sur « la recherche de la transcendance ». L’auteur souhaite prendre du recul dans un lieu isolé pour aborder ce sujet à la façon d'un road movie intérieur. Il s’agit de faire « des quelques semaines passées dans la solitude » le sujet même du livre, avec en corollaire cette réflexion sur la transcendance. Comment confronter sa propre quête de sens à la littérature ou à la science ?
Guillaume de Fonclare a été accueilli en mars pour un mois à De Pure Fiction à Calvignac (46).
Laurence Vielle, en résidence à La Boutique d'Écriture & Co
Autrice, comédienne et metteur en scène belge de langue française née le 6 septembre 1968 à Bruxelles, où elle vit toujours. Très tôt, elle aime la musique et les mots. Elle étudie les lettres et suit une formation théâtrale (licenciée et agrégée en philologie romane).
Elle écrit-dit ; pour elle, la poésie est oralité. Elle aime dire les mots, les faire sonner, les scander, les rythmer. Elle se définit comme une glaneuse de mots, les mots des autres et les siens. Elle aime surtout se plonger dans des écritures contemporaines. Elle écrit pour la scène, pour la radio, toujours pour l’oreille. En 2016, elle a été élue Poète national de Belgique dont la mission consiste, notamment, à écrire des poèmes à propos du pays, de son histoire et de son actualité.
Comédienne, elle a joué et suivi des stages avec Valère Novarina, Dario Fo, Pietro Pizzuti, Alfredo Arias, Laurent Fréchuret, Magali Pinglaut. Elle a également joué dans plusieurs films, dont Tous à table et Des heures sans sommeil d’Ursula Meier.
Elle anime aussi des ateliers d'écriture, récolte les paroles dites par les autres qu’elle retranscrit minutieusement pour en faire des spectacles (en compagnonnage avec d’autres artistes) qui donnent à entendre la parole de ceux qui passent, anonymes, dans les villes – tentative de créer du lien.
Laurence Vielle répondra à une commande d'écriture. Écrire et dire un texte de poésie en français fondamental, qui puisse donner lieu à l'édition d'un livre d'artiste pour tous, accompagné d'un CD et être aussi un support d'apprentissage de la langue française digne d'intérêt pour les adultes qui font cet immense effort de changer de langue.
Laurence Vielle a été accueillie pendant un mois à l'automne par la Boutique d'écriture and Co à Montpellier (34).
Angélique Villeneuve en résidence à De Pure Fiction
Née à Paris en 1965, elle a vécu en Suède et en Inde et réside en banlieue parisienne aujourd'hui. Elle a été styliste culinaire dans divers magazines en 2001 et a publié des livres sur la gastronomie.
Romancière, elle est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages : Âge mental, éd. Phébus, 2001 ; Ne plus y penser, éd. du Panama, 2005 ; Grand paradis, éd. Phébus, 2010 ; Un territoire, éd. Phébus, 2012 ; Les Fleurs d’hiver, éd. Phébus, 2014 (Prix Mille Pages 2014, Prix La Passerelle 2015 et Prix de la ville de Rambouillet 2015).
La perte brutale de son fils en 2014 l'a inspirée pour l'écriture de son sixième roman, Nuit de septembre, paru en 2016, éd.Grasset et Fasquel. Elle a écrit également des livres pour enfants : À la recherche du paon perdu, éd. Les Grandes Personnes, 2011 ; Les Très Petits cochons, ill. de Martine Camillieri, éd. du Seuil jeunesse, 2013.
Son projet est d'écrire la biographie romancée de Kate Keller, la mère d'Helen Keller. Beaucoup ont entendu parler de cette petite fille née en 1880 dans un état du sud des États-Unis. À la suite d’une maladie infantile, elle devient sourde, aveugle et muette. Les années passent et la sauvageonne destinée à l’asile va être non seulement sauvée, mais conduite vers une destinée hors du commun par Anne Sullivan, jeune professeur envoyée de Boston. Helen Keller deviendra la première femme aveugle et sourde diplômée d’une université, et l’icône mondiale de la défense des droits des femmes et des handicapés.
Angélique Villeneuve a été accueillie en mai pour 3 semaines à De Pure Fiction à Calvignac (46).