[Dans la bulle de...] Elis Wilk

Au printemps-été 2020, Occitanie Livre & Lecture a missionné le photographe Jean-Jacques Ader à la rencontre de 13 professionnels installés en région, exerçant de près dans l'univers de la bande dessinée (« 2020-21, année BD ») ou de plus loin dans l'illustration le trait, le dessin.
Comme l'an passé, nous offrons une suite éditoriale à cette commande photographique qui illustre notre bilan d'activités 2020.

De manière régulière, nous vous donnons à découvrir les professionnels qui se sont prêtés au jeu de cette prise de vue prolongée d'une mini interview, qu'ils soient auteurs, illustrateurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires ou archivistes...en activité dans nos 13 départements.

Place à Elis Wilk, autrice-illustratrice, qui nous dévoile ses lectures plaisir...

Et vous, que lisez-vous en ce moment ?
Des souris et des hommes de Steinbeck.

Vous plaît-il ?
J’adore la manière dont Steinbeck campe ses personnages. Ils sont à la fois fragiles, atypiques et forts. J’aime sa manière de révéler les méandres de la psyché humaine tout en étant profondément ancré dans le réel. 

Qui vous l’a conseillé ?
J’avais lu À l’est d’Eden du même Steinbeck, un livre qui traînait dans ma chambre, dans la maison familiale. Je l’avais déniché dans la (grande) bibliothèque parentale puis laissé là sans le lire (c’était un pavé un peu « défraîchi »). Mon père, en passant par là l’a pris et l’a lu. Puis ma mère et ma sœur. Tous l’ont adoré. Du coup j’ai fini par le lire moi-même : ce livre est énorme par la taille et par la densité à la fois sombre et lumineuse des relations humaines et psychologiques en jeu. Il se lit très vite et d’un trait.

Où lisez-vous ?
Dans mon lit, en général plutôt le soir ou dans le train.

Elis Wilk dans son atelier © Jean-Jacques Ader

Le livre qui a changé votre vie ?
J’ai beaucoup aimé L’homme dé, un livre de Luke Rhinehart. C’est l’histoire d’un psychiatre qui décide de jouer sa vie aux dés. Toutes ses décisions sont donc le fruit du hasard et amènent à des situations improbables voire extrêmes. C’était un livre culte dans les années 60 dans les Académies des Beaux-Arts entre autres, pour son côté « jusque-boutiste » et sa remise en question de l’ordre établi (social, intime, politique)..

2020-juin 21: année de la BD. À quel âge avez-vous lu votre 1e BD ?
J’ai lu d’abord les BD qui se trouvaient à la fin des Je bouquine puis les Tom Tom et Nana puis toutes les BD que je pouvais trouver chez mes parents ou ailleurs. Je me souviens de mercredis où je rentrais de la bibliothèque municipale avec une pile de BD que je dévorais aussi vite que je pouvais.

Quel souvenir vous ont-elles laissé ?
Je n’ai pas un souvenir mais de nombreux souvenirs. Je crois que les BD qui m’ont le plus marquée sont les BD « interdites » de mes parents, des BD pour adultes disons, éditées par Fluide Glacial entre autres. J’adorais Reiser par exemple, ceci assez jeune.

Depuis, êtes-vous devenue une aficionada du 9e art ?
Oui, même si je lis beaucoup moins de BD ces derniers temps tout comme je vois beaucoup moins de films. Je pense que c’est par période. 

Votre coup de cœur BD ?
J’adore les BD de Joann Sfar et surtout ses carnets (Accordéon, Piano, Greffier, etc.) éditées chez Delcourt (collection « Shampoing »). C’est très spontané dans le trait, drôlissime et très intelligent voire littéraire, tout ça en même temps.

Propos recueillis en janvier 2021

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