Le Rouergue
[Rencontre proposée par la médiathèque départementale de l'Aude le 17 juin 2022.]
LE ROUERGUE, « UNE MAISON D'ÉDITION QU'ON CHOISIT » (8:02 MIN)
ÉDITER UN ROMAN ADO AU ROUERGUE (6:41 MIN)
VIVRE DE SA PLUME ? (6:43 MIN)
Quelques questions à Olivier Pillé, éditeur
Pourquoi êtes-vous devenu éditeur ?
Parce que j’aime lire, tout simplement… Et plus précisément, j’aime la manière dont les romans réveillent chez moi certaines émotions. Depuis que j’ai pris goût à la lecture c’est devenu une sorte de quête, chercher et encore chercher des textes qui vont créer ces mini tempêtes intérieures. Donc de manière assez naturelle, lorsqu’il a fallu que je choisisse une orientation, les métiers du livre se sont imposés. Et petit à petit, l’idée de faire de cette quête mon métier s’est imposé et m’a menée à l’édition. Aujourd’hui, c’est mon quotidien, partir à la recherche de ces pépites émotionnelles.
Le livre que vous avez édité et qui a tout changé pour vous ?
Le tout premier. Mon premier vrai « geste » éditorial : premier choix, première rencontre, première fois où l’on doit assumer son regard et sa croyance en un auteur. Je venais de terminer mes études, c’était mon premier job et j’accompagnais le lancement d’une collection de roman jeunesse dans une maison d’édition qui n’avait alors aucune expérience en la matière. Entre autres choses, je lisais les manuscrits et je suis tombé sur LE texte, celui qui se détache et j’ai su qu’il fallait absolument le faire. J’ai bataillé, l’ai défendu face à la direction puis le comité de lecture et j’ai finalement eu la chance de l’éditer ! Ce roman-là a fait de moi un éditeur pour la première fois et ça change tout. (C'était Le cœur en braille de Pascal Ruter aux éditions Didier Jeunesse.)
Le message que vous souhaitez faire passer / que vous souhaitez défendre ?
Je ne sais pas, il y en a tellement, tant de choses sont importantes à faire passer et à défendre. Les messages qui ont une place particulière, qui motivent mon travail et qui construisent la ligne éditoriale se trouvent tous dans les livres que je publie. Et s’il y a un seul message à dégager alors il doit naviguer quelque part parmi la communauté des auteurs avec qui j’ai la chance de collaborer.
Votre actualité
Au mois de mai nous allons sortir deux romans pour adolescents :
Rainbow Apocalypse de Tristan Valroff (un premier roman !), croisement de deux genres de l’imaginaire qui ne se mélangent quasiment jamais : la Fantasy et le Post-Apo. Les fées ont débarqué sur terre et ont joyeusement détruit tout ce qui les entourait. C’est drôle, jouissif et haletant, entraîné par une galerie d’héroïnes très surprenantes.
(trop) gentille de Florence Aubry, une autrice que j’adore, qui écrit divinement bien (on lui doit notamment Titan Noir). C’est l’histoire de Douce, une jeune fille incapable de dire « non » et qui se met constamment dans des situations pas possibles. Elle va faire appel à une camarade de classe élégamment surnommée « Chucky » pour l’aider. Au-delà de l’humour et du côté très enlevé, il y a un beau message : si on ne sait pas dire « non » alors quelle valeur ont nos « oui » ?