Les Fondeurs de Briques
[Rencontre proposée par la bibliothèque départementale de l'Ariège]
Quelques questions à Jean-François Bourdic et Virginie Girard
Pourquoi êtes-vous devenus éditeurs ?
Nous avons toujours eu le goût de la littérature et des livres. À la fois dans nos études (langues, histoire) et dans notre fréquentation des divers expressions artistiques. Après quelques années, en tant que libraire, il semblait naturel de remonter à la source et de devenir éditeur.
Le livre que vous avez édité et qui a (tout) changé pour vous ?
En 2004, alors libraire, j'ai lu le livre d'Alan Lomax The Land Where the Blues Began et j’ai tout de suite su que si et quand je serai éditeur (c'est advenu deux ans plus tard après une formation), ce serait le type d'ouvrage que j'aimerais publier : un texte-somme autour d'une musique populaire qui a fait date aux États-Unis lors de sa sortie en 1993.
Malgré son importance, ce texte n'avait jamais été traduit en français car aucune "grande maison d'édition" n'avait perçu son importance et n'avait voulu prendre le risque de faire traduire ce pavé de 700 pages .
Ce projet a mis quelques années à se concrétiser mais nous sommes heureux d'avoir pu le mener à bien en 2012, sous le titre Le Pays où naquit le blues dans une traduction de Jacques Vassal. C'est depuis lors un livre que nous réimprimons régulièrement et qui est devenu un pilier de notre catalogue.
Le message que vous souhaitez faire passer / défendre ?
Plus qu'un message, nous sommes attachés à ne publier que des textes qui nous passionnent, à notre modeste rythme (2 à 4 livres par an). Nous avons choisi d'avoir un autre travail en parallèle, pour ne pas dépendre de la maison d'édition pour subsister et ainsi conserver une liberté totale sur notre production. Nous défendons l'idée de librairie indépendante, nous ne sommes pas présents sur Amazon ; de plus, nous imprimons nos ouvrages à 90 % en France, sauf quelques titres illustrés imprimés en Espagne.
Votre actualité
Nous sortons en octobre 2024 une traduction depuis l'espagnol du Manuel de la parfaite crapule de Rafael de Santa Ana, un auteur du début du XXe siècle, encore très méconnu et jamais traduit en France. Puis en novembre, Pour une poignée de sardanes, de Marc Sastre, auteur de la région, qui a écrit sur la musique de Pascal Comelade, à travers une sardane (musique catalane). Découverte et fidélité aux auteurs, pourrait-on résumer.